1er « Festival du Cinéma de Palestine », à Namur, jusqu’au 24 Novembre

écrit par YvesCalbert
le 21/11/2017
 1er « Festival du Cinéma de Palestine », à Namur, jusqu’au 24 Novembre

Pour ce nouveau Festival, les organisateurs ont préféré le programmer au sein de la capitale de la Wallonie, plutôt que de concurencer les nombreux Festivals à l’affiche, en novembre, dans notre capitale fédérale et européenne.

A moins de dix jours de la soirée d’ouverture du 17ème « Festival du Cinéma méditerranéen », à Bruxelles, durant lequel d’autres films palestiniens seront projetés, la projection de « Wajib » (Annemarie Jacir/Palestine/ 2017/ 96′) ouvrira ce 1er « Festival du Cinéma palestinien », ce mardi 21 novembre, à 20h, au « Caméo », une rencontre avec un représentant de la « Coordination namuroise belgo-palestinienne » et des membres de l’équipe du film étant prévue à l’issue de la séance.

Synopsis : « Abu Shadi, 65 ans, divorcé, professeur à Nazareth, prépare le mariage de sa fille. Dans un mois, il vivra seul. Shadi, son fils, architecte à Rome depuis des années, rentre quelques jours pour l’aider à distribuer les invitations au mariage, de la main à la main, comme le veut la coutume palestinienne du ‘Wajib’. Tandis qu’ils enchainent les visites chez les amis et les proches, les tensions entre le père et le fils remontent à la surface et mettent à l’épreuve leurs regards divergents sur la vie… »

Remarqué aux « Festivals de Locarno » et « de Toronto », ce road-movie, fin et subtil, nous révèle, dans un pays marqué par la violence, une étonnante douceur palestinienne.

Deux autres long-métrages palestiniens sont programmés, avec, d’abord, ce jeudi 23, à 20h, « 3000 Nuits » (May Masri/Palestine/2017/103′), une ode au courage et à la force des femmes, à la vie, à la lutte.

Avec ce film, la réalisatrice affirme que le cinéma est une arme qui se doit d’être utilisée par les Palestiniens eux-même, écrivant : « C’est à nous de raconter notre histoire, telle qu’elle est. Une mission qui n’incombe à personne d’autre qu’à nous, les Palestiniens… Presque chaque Palestinien a une expérience avec les prisons de l’occupation : soit il y a été, soit un de ses proches y a été enfermé… Depuis 1948, 700.000 Palestiniens sont passés par ces prisons israéliennes, 6.000 y étant encore, aujourd’hui, enfermés… »

Synopsis : « Layal, une jeune institutrice palestinienne, de Naplouse, récemment mariée, est arrêtée, suite à un attentat dans lequel elle n’est, en fait, pas impliquée. Incarcérée, pour huit ans, dans une prison de haute sécurité des occupants israéliens, elle donne naissance à un garçon, Nour, … les mains menottées au lit de l’infirmerie de la prison… »

A la veille des événements de Sabra et Chatila, dans les années ’80, si la révolte gronde dans cette prison israélienne, où sont détenues des prisonnières politiques palestiniennes, aux uniformes informes, cette naissance est accueillie par les traditionnels you-yous, célébrant la vie, apportant un peu de joie dans ce lieu aux murs tristement gris… Un film qui nous accroche et dont on risque de ne jamais se remettre… A voir, assurément! …

Et pour clôturer cette première édition du « Festival du Cinéma palestinien », programmée en partenariat avec le « Festival du Cinéma méditerranéen » du « Botanique », nous découvrirons, sur un écran du « Caméo », le vendredi 24, à 18h30, un documentaire du réalisateur italien Marco De Stefanis, « Waiting for Girafles » (P.B.-Bel./2016/84′).

Synopsis : « Le docteur Sami est vétérinaire au ‘Zoo de Qalqilya’, dans l’ouest de la Cisjordanie, près de la frontière avec Israël. Dans ce zoo implanté dans les zones occupées, il est difficile de travailler. Au cours de la dernière Intifada, les girafes sont mortes et les remplacer est tout un défi… »

Dès lors, ce vétérinaire prospecte auprès de différents zoos du monde, afin de trouver de nouvelles girafes et d’autres animaux, pour redorer le blason du zoo, seul moyen pour les Palestiniens (car il n’y a pas de touristes !!!) de découvrir ces animaux pour la première fois. Mais pour pouvoir compter sur l’aide d’autres zoos, il faut d’abord être reconnu par l’ « European Zoo Association », … ce « Zoo de Qalqilya » n’étant pas conforme aux nouvelles normes… Ainsi, son adhésion serait un symbole de la reconnaissance de l’État palestinien..

À travers l’histoire de ce vétérinaire, et son combat pour cette reconnaissance internationale, c’est un autre regard qui est porté, ici, sur le conflit israélo-palestinien. Ainsi, le manque d’espace de ce jardin zoologique, sis en territoire occupé, et la pénurie d’animaux rendent compte de la complexité d’un conflit qui dépasse de loin les enclos du zoo… Toutefois, « Waiting for Giraffes » se veut d’être un message d’espoir… Et si les girafes étaient un premier pas vers une réconciliation entre les peuples ? …

En rapport avec l’évocation de ce conflit, le « Caféo », le resto-brasserie du « Caméo » nous invite, gracieusement, le mercredi 22, à 20h30, à une conférence sur « La Représentation du Conflit israélo-palestinien au Cinéma », donnée par François Dubuisson, professeur de droit international à l’ "ULB", expert de ce bien triste conflit, sa passion pour le Cinéma, l’ayant amené à étudier la manière dont ce conflit est représenté à l’écran.

Illutrée par la projection de nombreuses séquences de films, cette conférence sera suivie d’un échange avec François Dubuisson, qui nous aura prouvé que les films étudiés ne se limitent pas aux productions palestinienne et israélienne, les cinémas hollywoodien et européen s’y intéressant également…

Tout en restant au « Caféo », revenons au vendredi 24, à 21h, un concert y cloturant ce nouveau Festival organisé à l’occasion du 50ème anniversaire de l’occupation des Territoires… Aussi, après avoir pu découvrir trois œuvres inédites, nous ayant offert un autre regard sur la Palestine, bien au-delà des stéréotypes et des préjugés, le « Festival du Cinéma palestinien » nous invite à écouter le récital de Majd Zoebi, un artiste palestinien jouant du « oud », un instrument de musique à cordes pincées, et de la guitare, son répertoire reprenant la musique traditionnelle de la Palestine, ainsi que quelques improvisations.

Pour les conditions d’accès aux projections et pour plus de renseignements, consultez www.lecameo.be.

Yves Calbert, avec des extraits de textes des « Grignoux ».

  •  1er « Festival du Cinéma de Palestine », à Namur, jusqu’au 24 Novembre
  • "Wajib"
  • L'Affiche du "Toronto International Film Festival"
  •  1er « Festival du Cinéma de Palestine », à Namur, jusqu’au 24 Novembre
  • "3000 Nuits"
  •  1er « Festival du Cinéma de Palestine », à Namur, jusqu’au 24 Novembre
  • "Waiting for Girafles"
  • "Wajib"
  • Majd Zoeb, en Concert au "Cafeo"
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