Antoine Hénaut: "Je suis un festivalier à la base"

écrit par Amandine.Raths
le 08/08/2016
Antoine Henaut

Originaire de Mons, Antoine Hénaut est un habitué des Francofolies de Spa. En effet, c'était la sixième fois qu'il y jouait ce vendredi 21 juillet, jour de fête nationale.

Après avoir été le parolier de Suarez au printemps, ce Montois à lunettes nous fait le plaisir de revenir avec un nouvel album, « Poupée vaudou ».

Retour sur une rencontre entre Antoine Hénaut, l'humour et moi...

Tu es un habitué des Francofolies de Spa, si je ne me trompe?

Je crois que c’est déjà la sixième fois que je viens, mais avant, on jouait à l’extérieur. Il y avait un jardin, celui de la sœur de mon producteur, qui organisait chaque année à Spa une petite tonnelle découverte avec les artistes qui venaient de signer dans le label 30 Février, qui nous suit maintenant depuis six ans. Ensuite, on s’est rapproché d’année en année, on a joué un peu plus dans le site, et aujourd’hui, on est sur la scène du Parc à 20 heures avec tous les musiciens. Au début, on était plutôt deux ou trois, en formule acoustique.

Comment as-tu vécu tous ces précédents concerts?

Très bien. Moi, je suis déjà un festivalier à la base… Il y a le Dour Festival, il y a aussi Wechter, Esperanzah… Ce que j’aime bien dans Esperanzah et les Francofolies de Spa, c’est que ce sont vraiment des festivals à échelle humaine. Il n’y a pas trop de trucs, tu ne t’y perds pas trop, mais tu peux quand même voir beaucoup de choses et t’abreuver un peu partout.

As-tu des attentes particulières par rapport à ton public?

Oui, j’aimerais que toutes les filles se mettent nues devant la scène et qu’elles me jettent leur soutien-gorge (rires). Sinon, non, je n’ai pas d’attentes particulières… En tout cas, que les gens apprécient et qu’ils passent un bon moment. Ce qui est bien en festival aussi, contrairement aux salles, c’est que quand on joue en salle, les gens sont un peu enfermés, et s’ils n’aiment pas, ils ne peuvent pas partir, ou alors ils partent, mais tout le monde les regarde. En festival, les gens voyagent. Du coup, il y en a qui passent devant les scènes, qui n’aiment pas forcément le style, mais qui passent à côté et se disent qu’en fait ils aiment bien. Après, on regarde la suite, on va voir autre chose, et on n’est pas obligé de regarder tout le concert. J’aime bien ce truc d’échantillonnage dans les festivals.

Tu préfères donc les festivals plutôt que les concerts en salle?

Oui, je pense. En tout cas, pour le moment. On n’a pas eu l’occasion de faire beaucoup de salles pour le moment avec cet album, donc c’est un public différent. C’est juste qu’en salle, les gens sont plus à l’écoute, donc c’est plus facile pour ça. Le côté un peu moins facile en festival, c’est que ça parle, ça prend à boire en même temps, et c’est très bien, mais du coup, quand tu fais de la chanson française… Bon, quand tu rentres dedans, que tu fais du rock et tout ça, ça passe de toute façon, mais des trucs un peu plus intimistes, ça passe mieux en salle, c’est sûr.

Es-tu passionné de musique depuis longtemps?

Oui, ça fait un moment. Moi, j’écoute un peu de tout. J’écoute du rap, de l’électro, de la Drum and Bass… J’ai des influences en chanson française comme M, Mickey 3D, Bénabar, Arno, Julien Doré, et j’en passe… Il y a tellement de choses aujourd’hui, que de toute façon, tu es d’office bloqué dans des influences. Ça c’est inévitable.

Peux-tu m’en dire un peu plus sur ta collaboration avec Marc Pinilla?

Alors, j’ai dû coucher avec lui… (rires) En fait, j’avais un groupe qui s’appelait Sonotone avant. Avec mes musiciens, avec qui je joue encore aujourd’hui, on a eu la chance de faire la première partie de Suarez. Marc a entendu ce que je faisais, ce que j’écrivais, et il était en recherche de paroles pour son deuxième album « L’indécideur ». Du coup, il m’a demandé si j’avais envie qu’il m’envoie des instrus et que j’essaie de gribouiller un petit truc dessus. Il s’avère que je lui ai envoyé la première qui était « Qu’est-ce que j’aime ça », il a adoré, et c’est parti comme ça. En échange de bons procédés, il m’a proposé de me produire un titre, vu que lui a le matériel et l’expérience, donc il m’a produit un titre en studio qui s’appelait « Quelqu’un de bien ». C’était au tout début, on a eu la chance de l’avoir en radio sur Pure FM, donc ça a été un peu le tremplin. Ensuite, il nous a présentés à son label, 30 Février, qui est également le nôtre aujourd’hui.

Avez-vous toujours des contacts à présent?

Oui, toujours. D’ailleurs, je sais qu’il a un prochain album en préparation. Je lui ai envoyé deux chansons qu’il a bien aimées, donc peut-être qu’elles seront dessus. Parfois, on a du mal à se décider, c’est-à-dire qu’un jour, on est en phase avec quelque chose, puis le lendemain, ce n’est plus ça. C’est donc à Marc de trancher.

Tu écris pour les autres, mais pour toi également. Qu’est-ce qui est le plus facile?

Ça, c’est la bonne question. Je pense que c’est plus facile pour les autres parce que tu ne vas pas devoir les chanter devant les gens, donc je pense que tu te permets peut-être un peu plus de choses. Maintenant, j’écris pour Suarez, et Marc a des attentes assez particulières par rapport à ce qu’il veut dire. Il est beaucoup dans la rupture, dans l’amour… Moi aussi, c’est vrai, mais peut-être avec un peu plus de vulgarité par moment. Mais oui, j’ai plus de facilité à proposer quelque chose à quelqu’un, plutôt que d’accepter ce que j’ai écrit pour moi. Je finis toujours par me dire que c’est nul, et j’ai du mal à garder quelque chose. Quand on annonce la sortie, tu as une échéance, et c’est vrai que ça bloque aussi un peu la spontanéité, la liberté, mais à partir du moment où ça devient un métier, c’est normal.

Et sans parler de facilité, tu as tout de même une préférence pour l’un ou autre?

Pour le moment, je suis dans une phase de ma vie où je préfère écrire pour les autres que pour moi parce que je suis dans une période où j’ai plus envie de me diriger vers d’autres choses… Peut-être revenir un peu dans le cirque, le spectacle, le théâtre… Peut-être composer de la bande originale de spectacles vivants, qui est quelque chose que j’aime beaucoup. En tout cas, pour le moment, je ne suis pas trop dans l’écriture pour moi, mais ça reviendra.

As-tu d’autres projets?

Là, mes projets pour mon musico, c’est un peu la balle magique. On la lance, puis ça ira où ça ira. Si elle s’arrête, elle s’arrête.

© Amandine Raths
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