Le Flambeau Sacré du 4 novembre par Lucien Dislaire

écrit par admin
le 10/11/2014
Le Flambeau Sacre du 4 novembre 1951 par Lucien Dislaire

Le Flambeau Sacré
« Dimanche 4 novembre 1951 a eu lieu la cérémonie traditionnelle en l’honneur du passage du flambeau sacré dans notre ville. Vers 13h30 un bruit prolongé de klaxons annonça l’entrée du flambeau dans la ville.
Escorté de plusieurs voitures contenant des anciens combattants de14-18
Un cortège se forma sur la route de Liège et s’ébranla sous la conduite de l’harmonie royale des bords de l’Ourthe scandant le pas et y allant de ses pas redoublés les plus entraînants.
Le cortège impressionnant se composait de tous les enfants des écoles, des groupements, des combattants des deux guerres, de la résistance et de nombreuses personnalités du clergé et des autorités communales. Devant le monument au mort place roi Albert monsieur le pharmacien  Mativa rappela brièvement le souvenir de ceux qui sont mort pour la patrie.
Il fit ensuite l’appel aux morts et la musique clôtura en jouant la  Brabançonne . Le flambeau sacré repris alors sa marche vers Noville et Bastogne. 

Lucien Dislaire  
Elève de 4eme primaire
Rédaction du dimanche 4 novembre 1951
" C'était il y à 63 ans"!!!
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Rédaction du dimanche 9 novembre 2014  
Le Flambeau Sacré
 
Nous commémorons cette année le centième anniversaire de la grande guerre.
Dimanche 9 novembre a eu lieu la cérémonie traditionnelle en l’honneur du passage du flambeau sacré dans notre ville.
Vers 11h30 les autorités communales, les portes drapeaux et une dizaine de personnes étaient rassemblées près du Spar sous le regard étonné de nombreux touristes qui ont envahi la localité en ce W.E. du 11 novembre. On annonça l’arrivée du flambeau dans la ville.
Le groupe se forma et conduit par le policier Bruno Collin se dirigea en silence en remontant  « le Marché », appelé aujourd’hui rue de Schaarbeek  pour se rendre au monument qui n’est plus place du Roi Albert mais sur l’emplacement de l’ancien hospice, brûlé pendant les bombardements, en face de l’hôtel de Ville, autrefois « hôtel Gai Séjour »

Attendait la le jovial André Collin de Nadrin, le trompette communal affecté aux cérémonies patriotiques et qui se disait circonspect quant au futur, car, frisant les 80 ans, ses soufflets ne répondaient plus à ses impulsions avec la même puissance.
Les autorités communales et les portes drapeaux se mirent en place devant le monument. Ainsi qu’une dizaine de Houffalois ayant plus ou moins bien résisté aux outrages du temps qui serrèrent  les rangs pour écouter l’allocution du Bourgmestre. Puis monsieur Gillardin lui aussi victime de son grand âge s’affermit  la voix pour citer touts les combattant et prisonniers mort pour la patrie.
Quelques touristes flamands suivaient la cérémonie et l’un d’eux, ancien militaire me fît part de son amertume de voir les cérémonies patriotiques se réduirent comme peau de chagrin.
«  Les jeunes s’en foutent » me dit-il en redescendant vers le fond de la ville. Et d’incriminer la fin du service militaire obligatoire qui avait eu l’avantage de former les jeunes à une  discipline de groupe, ciment nécessaire au maintien des valeurs nationales.
«  Je fais ici un constat général » me dit-il ». »Nous vivons exactement la même déliquescence chez nous du côté de Renaix »

La cérémonie dissoute les autorités s’embarquèrent pour Nadrin
En rentrant chez moi je rejoignais en pensée  cet ancien militaire et je revivais avec nostalgie les cérémonies d’autrefois :
La brigade gendarmerie au grand complet ouvrait la marche, en grande tenue et fourragères à l'épaule 
Les nombreux drapeaux portés fièrement par les anciens militaires, prisonniers, résistants de 14 et ceux de 40-45  aujourd'hui disparus depuis des décennies au royaume de ombres…
L’harmonie des bords de l’Ourthe : 50 ou 60 musiciens encadrés par mon oncle Jean qui donnait le tempo :  «  bon ! tô l’monde y est ? En avant : une -deux !».
Mon père et son saxo alto, « mon  oncle gros » et sa clarinette…
Toutes les classes de l’école, encadrées par leurs enseignants. Pour les garçons portant fièrement en sautoir  les couleurs nationales, messieurs Daulne, Lamy, Herman.La veille, dans le baraquement en bois servant d’école cour de l’Abbaye au bord de l’Ourthe, les instituteurs nous avaient rappelé les circonstances tragiques que nous avions vécus , nous enfants, la grandeur de notre pays, son héroïsme face à l’envahisseur et nous avions répété la brabançonne.
Les filles encadrées par les religieuses et confinées dans un silence religieux.
Les pompiers formés en peloton militaire, fier de leur tenue et martelant les pavés du Marché de leur pas cadencé.
200  personnes, peut être 300 se rappelant les douloureux événements qu’ils avaient vécus quelques années auparavant.
Les cloches, que les boches nous avaient volées pendant la guerre ajoutaient à l’ambiance patriotique en carillonnant du haut de leur clocher retrouvé

Je rentre dans un café bondé. Cela gueule. C’est plein de flamands et de bataves. Au grand bonheur des exploitants venus eux-mêmes de Flandre dynamiser le centre touristique de la cité .
Des Houffalois il en est peu. 
Tellement peu, que je suis seul ...avec ma compagne flamande, j'en fais l'aveu
Les temps ont bien changé…

Deux  « Chouffe » svp !
Lucien Dislaire

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