MALMEDY Les oeuvres sur papier de James Ensor au Malmundarium !
Depuis ce 16 mars, le Malmundarium de Malmedy présente une prestigieuse exposition de l'oeuvre gravée de cette figure majeure de l'art moderne européen. Autant que la peinture et le dessin, la gravure prend une place toute particulière dans l'œuvre d'Ensor. Les thèmes traités sont aussi divers que dans sa peinture. Ensor aborde ainsi les paysages, le portrait, la nature morte, les sujets fantastiques et religieux.
Une série exceptionnelle : « La Gamme d'amour » : il s'agit d'une série de lithographies rares qui illustre les liens étroits existant entre James Ensor et la musique.
Près de 70 oeuvres exposées illustreront toutes les facettes de la création graphique de cet artiste belge hors du commun.
Une exposition UNIQUE dans le cadre exceptionnel des combles du monastère ( Espace Châtelet
Jusqu’au 3 novembre 2013
LE MALMUNDARIUM, Place du Châtelet, 9 (à côté de la cathédrale) 4960 Malmedy
Tél : +32 (0)80.799.668 info@malmundarium.be www.malmundarium.be
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James Ensor, peintre et graveur belge, est né en 1860 à Ostende. C’est dans cette ville que son père anglais a rencontré sa femme ostendaise. Durant toute sa jeunesse, ce garçon a côtoyé des coquillages, des chinoiseries, des verroteries, des masques, des animaux empaillés. C’est là qu’il a nourri son univers peuplé de rêves et de cauchemars. Il reçoit une première initiation à l’Académie de sa ville natale. De 1877 à 1880, il suit les cours de l’Académie des Beaux - Arts de Bruxelles dont il n’apprécie guère l’ambiance. Il y rencontre des condisciples comme Khnopff, Finch, Hanon ou Van Rysselberghe. Il y fait de multiples croquis et esquisses d’après Bruegel, Rembrandt, Goya, Turner, Manet ou Daumier. Il s’intéresse aussi à Jérôme Bosch avec lequel on ne peut s’empêcher de faire le rapprochement.
Sa formation académique achevée, il rentre à Ostende où il réside pratiquement toute sa vie. Les œuvres de ses débuts sont réalistes. Il peint dans une matière empâtée et dans des couleurs sombres, des autoportraits, des marines, des intérieurs bourgeois . Elles sont fraîchement accueillies. Les sujets sont trouvés trop prosaïques. Par ailleurs, son affranchissement de la technique picturale est incompris. Il es refusé aux salons d’Anvers et de Bruxelles.
Les œuvres : Ses œuvres illustrent toutes les facettes de la création graphique de l’artiste. Les thèmes traités sont aussi divers que dans sa peinture. Ensor aborde aussi bien les paysages que le portait, la nature morte, les sujets fantastiques et religieux. C’est à partir de 1885 que la création artistique d’Ensor prend un tournant décisif. C’est en 1886 qu’il exécute ses premières gravures. L’artiste s’éloigne de plus en plus du réalisme et son œuvre prend une dimension fantastique et symbolique. Solitaire, Ensor plonge dans le grotesque, réalisant des satires du monde bourgeois. Il entame une recherche plus personnelle qui, en une dizaine d’années, le mènera à renouveler l’art belge et à anticiper les courants expressionnistes.
La consécration : James Ensor aborde les thèmes du masque et du squelette . Bien entendu, le « Carnaval d’Ostende » l’a inspiré. C’est sa vision symbolique du Monde. C’est aussi une façon symbolique de se venger du public. Il dira que « Les masques me plaisaient aussi parce qu’ils froissaient le public qui m’avait si mal accueilli ». Il peint notamment en 1889 « L’entrée du Christ à Bruxelles ». Dans la décennie 1910, Anvers et Rotterdam organisent une rétrospective de ses œuvres. Les musées royaux de Belgique achètent des toiles. En 1929, c’est la consécration. Il obtient la nationalité belge et est anobli. Les Beaux – Arts de Bruxelles organisent une grande rétrospective. En 1933, il est sacré « Le Prince des peintres ». Il finira sa vie couvert d’honneurs.
Un créateur complet : Dans la création exceptionnelle de « La Gamme d’amour », James Ensor est le créateur des décors, des costumes, du scénario et de la musique. « La Gamme d’amour » est notée sur du papier par les soins d’André Moucque et créée en 1913 à Ostende sans chorégraphie ni décor, mais avec une orchestration de Michel Brusselmans. L’œuvre est représentée à part entière à Anvers le 27 mars 1924. En 1929, elle éditée spécialement pour piano et illustrée de lithographies. Cette approche ce la musique est une belle illustration de la personnalité hors du commun de ce peintre génial, supérieurement doué.
" La Gamme d’Amour " : L’exposition du Malmundarium présente exceptionnellement la série intitulée « La Gamme d’amour ». Il s’agit d’une série de lithographies rares qui illustre les liens étroits existant entre James Ensor et la musique. Le maître ostendais a toujours voulu faire figurer au premier plan ses tableaux et ses compositions musicales. Il exécute notamment une toile intitulée « Musique russe » ; Cette œuvre représente Willy Finch écoutant Anne Boch jouer du piano. : « deux peintres communiant dans la musique alors qu’un troisième immortalise ce moment ».
James Ensor était un mélomane averti qui fait intervenir couramment des éléments musicaux dans ses œuvres picturales. Alors qu’il ne lit ni n’écrit la musique, le peintre laisse à la postérité une série de compositions dans le style de la musique de salon, à défaut de laisser des traces des improvisations originales au piano et à l’harmonium qui ravirent et surprirent ses contemporains. Dans l’appartement qu’occupe Ensor à Ostende, au-dessus de la boutique familiale aujourd’hui convertie en musée, on peut découvrir un sublime cabinet de curiosités dans lequel trône l’harmonium du maître.
Une collection unique : Le Malmundarium présente une prestigieuse exposition de l’œuvre gravée de cette figure majeure de l’art moderne européen. Autant que la peinture et le dessin, la gravure prend une place toute particulière dans l’œuvre d’Ensor. : « Je veux survivre, parler longtemps encore aux hommes de demain. Je songe aux cuivres solides, aux encres inaltérables, aux reproductions faciles, aux tirages fidèles, et j’adopte l’eau – forte comme moyen d’expression. Ensuite, je reprends ma palette avec un bel aplomb et la couleur, fraîche et pure, à nouveau, me domine ».
François DETRY
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