Lierneux. Colloque sur le castor. (2)
2. Le castor : un animal méconnu !
Et pour cause : depuis sa disparition au 19ème siècle, massacré pour sa fourrure et sa viande principalement, on avait presque oublié qu’il faisait partie intégrante de notre faune.
Le castor (Castor fiber L.) est un mammifère de l’ordre des rongeurs et de la famille des castoridés. Il peut atteindre 1,20 m de long et peser jusqu’à 30 kg, ce qui en fait le plus grand rongeur d’Europe. Il est principalement nocturne, ne voit bien qu’à courte distance mais possède une très bonne ouïe et un bon odorat.
C’est une espèce semi-aquatique. Les rivières lui servent de refuge et facilitent sa mobilité. Il reste en général de 2 à 5 minutes sous l’eau mais est capable d’y séjourner jusqu’à un quart d’heure en cas de danger. Sur la terre, sa locomotion est plus difficile et plus lente. C’est pourquoi il n’opère au maximum qu’à une trentaine de mètres de la rive. Ses activités principales sont exercées dans les environs immédiats de la berge, où il trouve 90% de sa nourriture. A ce sujet, il faut rétablir la vérité : le castor est exclusivement herbivore. Il ne mange pas de poisson, contrairement à des bruits fantaisistes qui circulent. Il consomme notamment des écorces d’arbres tendres (saules, peupliers, …), jusqu’à 700g en hiver. Outre les herbacées, les feuillages et les plantes aquatiques, il peut rendre visite aux potagers, aux champs de céréales ou de maïs qui se trouveraient dans son rayon d’action.
Ses membres postérieurs sont palmés, ses membres antérieurs ressemblent à des mains et sont préhensiles. Sa queue est aplatie horizontalement. Elle lui sert de balancier et d’appui en station debout ; de propulseur et de gouvernail dans l’eau ; de système d’alarme et de réserve énergétique.
Il nage le dos complètement immergé. L’animal possède 16 molaires et prémolaires ainsi que 4 puissantes incisives très affûtées, de couleur orange, à croissance continue.
Castor fiber construit son abri sous le niveau du sol. L’entrée de son terrier se situe cependant dans l’eau. Il recouvre le tout en entassant divers matériaux.
Il ne supporte pas la concurrence, défend son territoire de façon agressive et le délimite par un marquage odorant de castoréum. La cellule familiale est composée des parents, des jeunes de l’année (2 à 3, appelés castorins) et des jeunes de l’année précédente (1 à 2, les subadultes). Ces derniers sont expulsés du logis à l’âge de 2 ans et contraints de partir à la recherche de nouveaux sites.
Le rongeur atteint sa maturité sexuelle à l’âge de 2 ans, d’où son expulsion, et peut espérer vivre jusqu’à 8 ans, voire plus longtemps. Le risque de surpopulation ne semble pas menacer, on tendrait plutôt à une certaine stabilisation de l’espèce, selon certains spécialistes.
Les cours d’eau calme (en pente très légère), de 60 cm de profondeur minimum, lui permettant de s’immerger, bordés de végétation dense, recueillent ses suffrages. S’il préfère des eaux de qualité, il n’est pas trop regardant pourvu que la nourriture soit abondante dans son proche environnement. Persévérant, il reconstruit avec application les digues endommagées, volontairement ou pas, mais il lui arrive d’abandonner son site (rupture, destruction, assèchement). En Wallonie, la population des castors est estimée actuellement à plus de 1.000 individus, répartis sur 250 sites environ.
© G. Dubois
Photos : L. Dubois, G. Dubois. Avec la collaboration de Al. Dizier (photos castor) et du CRAmblève.
Lierneux. Colloque sur le castor. (1)
Lierneux. Colloque sur le castor. (2)
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Lierneux. Colloque sur le castor. (4)