SART Lola BOBESCO repose à Sart

écrit par francois.detry
le 15/02/2011
Tombe originelle ( photo de M. J. Beaujean )

Lola Bobesco est décédée en 2003 à Sart-lez-Spa et, après des funérailles discrètes célébrées en l'église verviétoise Saint-Remacle, elle fut inhumée au cimetière de Sart dans une tombe toute modeste. Par gratitude pour la grande artiste qu’il a comptée parmi ses concitoyens, le Collège communal de Jalhay a décidé de couvrir le tertre d’une pierre tombale que les élus sont venus fleurir en cette fin d’année 2010. La violoniste belge d’origine roumaine avait commencé sa carrière comme enfant prodige, donnant à six ans son premier récital avec son père. Elle décroche le premier prix au Conservatoire de Paris en 1934. Elle se fait connaître sur la scène internationale en obtenant le septième prix au Concours Eugène-Ysaïe en 1937. Elle fonde en 1958 l'Orchestre royal de chambre de Wallonie. Professeur au Conservatoire royal de Bruxelles, elle forme également plusieurs générations de violonistes et siège au jury du Concours Reine Elisabeth en 1971 et en 1993. Elle enregistre des sonates de Beethoven, Fauré, Brahms, Franck et Debussy ainsi que des œuvres du répertoire baroque. De plus, en 1990, Lola Bobesco a fondé le Quatuor à cordes "l'Arte del suono" avec lequel elle a enregistré les 6 Quatuors concertants de l'Opus 3 de Viotti. En 2002, elle dépose ses valises à Nivezé, à la maison de retraite «Les cheveux d'argent», où elle s’éteint à l'âge de 83 ans... et 80 années d'une pratique musicale exceptionnelle. Mais pourquoi à Nivezé, elle qui vécut à Paris, à Bruxelles, à Tokyo où elle faisait salle comble et Berlin, invitée à trois reprises par le Philharmonique de l'actuelle capitale de l'Allemagne ? Par amour de la campagne qui lui rappelle sa Roumanie natale et aussi pour une sympathie non cachée pour Joseph Jongen, le grand compositeur liégeois mort, aussi, à Sart mais inhumé à Bruxelles. Aussi pour Léon, son frère aîné, et elle avoue à ses proches son désir de se rapprocher de Verviers, la ville belge du violon et de Vieuxtemps. D’un caractère trempé, simple mais distante, repliée sur elle -même, la Roumaine avait choisi la Belgique comme pays d'adoption car elle aimait l'effervescence de "ses grands concours". Elle vouait une passion sans borne aux trois «B» (Bach, Beethoven et Brahms). Retirée à Nivezé, fatiguée, elle ne jouait plus, restait dans sa chambre, se savait physiquement vieillie et supportait mal son état. Il est à noter également qu’une rue « Lola Bobesco » encercle le centre culturel de la commune de Woluwe-Saint-Lambert.

François DETRY

GD

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