Largo Winch II Interview de Jérôme Salle

écrit par jeanphilippe
le 23/02/2011
Largo Winch II Interview de Jérôme Salle

Interview de Jérôme Salle, réalisateur de Largo Winch II
Bruxelles. 17 février 2011. Un jeudi, donc. Le jeudi, c'est le jour des frites. Mais ce jeudi-là, c'était surtout pour nous le jour de notre interview filmée de Jérôme Salle, réal de « Largo Winch II ». Le mec est super sympa et fort intéressant. Son film sort sur nos écrans ce mercredi 23 février 2011 et nous en avons parlé pendant 20 minutes.
Bref, c’était ben ben l’fun ! En tout, six capsules d’environ trois minutes. Voici les liens vers celles-ci :
Largo Winch II interview Jérôme Salle - video 1

Largo Winch II interview Jérôme Salle - video 2

Largo Winch II interview Jérôme Salle - video 3

Largo Winch II interview Jérôme Salle - video 4

Largo Winch II interview Jérôme Salle - video 5

Largo Winch II interview Jérôme Salle - video 6

Synopsis : Propulsé à la tête du groupe W après le décès de son père adoptif, Largo Winch décide à la surprise générale, de le mettre en vente afin de créer une ambitieuse fondation humanitaire. Mais le jour de la signature, il se retrouve accusé de crimes contre l’humanité par un mystérieux témoin. Pour prouver son innocence, Largo devra retourner sur les traces de sa vie passée, au cœur de la jungle birmane.

Ardenne Web : Comment définiriez-vous « Largo Winch II » ?

Jérôme Salle : C’est difficile de répondre à cette question. Je décrirais le film comme un film d’aventures parce que je me bats souvent contre la notion de film d’action. Pour moi, ce n’est pas un film d’action mais bien un film d’aventures. C’est du spectacle et c’est un tour de manège. On essaie de faire un film de divertissement qui ne soit pas bête, un film de divertissement s ans être abêtissant.

A. W. : Aventures, mais aussi humour et émotions, non ?

J. S. : Oui, c’est du grand spectacle !

A. W. : C’était peut-être un peu moins le cas dans le premier ?

J. S. : Oui. D’ailleurs, c’est ce qui m’a donné envie d’accepter le 2 et de me lancer à nouveau dans cette aventure. L’idée était d’abord de se servir du succès du premier pour avoir plus de moyens et plus d’expérience pour essayer de repousser les limites, de prendre les curseurs et de les monter un petit peu. Une des motivations que j’avais était celle de faire un film plus ludique. C’est-à-dire plus d’action, plus d’humour aussi - en augmentant le personnage de Gauthier - et aussi, finalement, plus d’émotions, c’est exact.

A. W. : Est-ce que vous pouvez justement nous parler du personnage de Gauthier et du comédien qui l’interprète, Nicolas Vaude ?

J. S. : (il sourit) En fait, c’était un petit rôle dans le premier. Et Nicolas Vaude a été une découverte pour moi. C’est un acteur de théâtre formidable qui n’est pas très connu en France. J’ai adoré tourner le premier avec lui. En outre, quand on a montré le film, on a bien vu qu’il y avait un retour : les gens adoraient ce personnage ! Et il se trouve que nous, les auteurs, l’adorions aussi. Du coup, quand on a écrit le second, on s’est dit qu’on allait développer le personnage pour les raisons que je viens d’évoquer. Cet acteur a une vraie puissance comique mais tout en étant d’une finesse incroyable. Il dégage une douceur, une poésie, une émotion… C’est amusant. J’ai fait des avant-premières avec lui : c’est une rock-star quand il rentre dans la salle à la fin de la projection. Les gens l’adorent, vraiment.

A. W. : Il a un flegme tout britannique, l’idéal pour interpréter ce majordome…

J. S. : Oui, très britannique. Je suis très heureux pour Nicolas parce que j’espère et je pense qu’il est plus reconnu à sa juste valeur aujourd’hui grâce à ce film-là. J’espère qu’il aura plein de scénarios grâce à ça. Et si c’est le cas, j’en serai très fier.

A. W. : Pour en revenir au thème de « Largo Winch » et du roman puis de la BD du même nom, cela tourne beaucoup autour du monde financier. Toutefois, vous avez pris le parti de vous en éloigner. N’était-ce pas un pari risqué d’introduire cela dans le premier « Largo », certes, mais de vous en éloigner avec celui-ci ?

J. S. : On s’en éloigne oui et non. On reste quand même dans l’univers économique. À l’intérieur du complot, il y a une mécanique économique. Mais elle occupe moins de place dans le film. Mais le problème avec les mécaniques économiques de complot, c’est qu’en bande dessinée, vous pouvez avoir des pages et des pages d’explications. Ce qui est difficile à reproduire dans un film. On a donc un peu tendance à les réduire. Mais je pense qu’on reste dans l’esprit parce qu’on a quand même ces mécaniques-là qui sont présentes. Mais c’est vrai que c’est sciemment qu’on les réduit un petit peu par rapport à la bande dessinée.

A. W. : Est-ce que l’auteur du roman, puis de la BD « Largo Winch », Jean Van Hamme, a eu son mot à dire sur le scénario final du film et si oui, à quel niveau a-t-il émis des réserves ? Vous a-t-il un peu guidé dans le 2 ?

J. S. : C’est le deuxième qu’on fait donc on se connaît bien maintenant. Jean n’écrit pas une ligne du scénario. Par contre, c’est vrai que nous lui racontons l’histoire, parce que ça nous intéresse. On lui envoie le scénario quand il est prêt, on se voit, on en parle ensemble… Il nous fait à chaque fois des commentaires qui sont passionnants parce que c’est un grand scénariste. Il y a des éléments dont on tient compte et d’autres dont on ne tient pas compte. C’est normal parce que c’est d’abord moi avant tout qui, en tant que réalisateur, décide ce que je veux faire comme film. Mais ça se fait dans une très bonne entente et j’ai toujours senti un regard très bienveillant de Jean. Quand on se voit et qu’on parle du scénario, il n’est pas là pour protéger son personnage. Il est là vraiment pour essayer de nous aider à avoir le meilleur scénario possible.

A. W. : Dans le premier « Largo Winch », on découvre le personnage de Largo. Dans le deuxième, comment le retrouve-t-on ? Est-ce qu’il a changé, est-ce qu’il a évolué, est-ce qu’il a grandi ?

J. S. : Oui, je pense qu’il a gagné en maturité. Le premier « Largo » racontait en réalité l’histoire d’un type qui restait un enfant et qui n’acceptait pas d’être adulte. Quelqu’un qui n’acceptait même pas son identité puisqu’il ne portait que son prénom. Il refusait même de porter son nom de famille. Donc disons que dans le premier, il accepte son identité. Il accepte d’être le fils de Nerio Winch. Et dans le deuxième, il a récupéré ce pouvoir, il a récupéré cet empire. Il est donc devenu adulte et se pose la question qui se pose pour beaucoup d’êtres adultes. C’est la question de la responsabilité, de la responsabilité de ses actes. Ce qui, pour nous, pour le commun des mortels, n’est pas très grave. Mais pour un homme comme Largo Winch, avec un tel pouvoir, forcément, ça pose beaucoup de questions. Il est dans une thématique de super-héros en réalité. C’est-à-dire qu’il a des supers-pouvoirs. Lui, il ne lance pas des toiles d’araignée. Mais il a des supers-pouvoirs du fait d’être à la tête d’un empire. Et donc ça lui impose des responsabilités immenses.

A. W. : En 2005, vous scénarisiez « Trouble », génial thriller du Belge Harry Cleven. La même année, vous tourniez « Anthony Zimmer », avec Sophie Marceau et Yvan Attal. En 2008, « Largo Winch ». À présent, « Largo Winch II ». Quelles sont, selon vous, les grandes qualités que doit posséder un scénariste d’abord, et puis un réalisateur, aussi ?

J. S. : Vous savez, Laurent Terzieff, pour qui j’ai une grande animation, avait une phrase qui était assez jolie et qui disait : « Il n’y a pas un cinéma, il y a des cinémas ». De la même manière qu’il n’y a pas un théâtre : il y a des théâtres. Évidemment, il faut une once de talent mais finalement, je connais pas mal de gens qui ont un petit quelque chose. La qualité essentielle, c’est l’opiniâtreté parce que c’est un métier difficile. Il ne faut pas lâcher. Il s’agit donc d’une volonté et d’une ambition, dans le bon sens du terme. Un scénario, c’est dur, c’est long et vraiment difficile à écrire. Il n’y a pas une manière de réaliser car chaque réalisateur travaille de manière différente, que ce soit avec ses acteurs, ou avec son équipe technique. C’est aussi très difficile de comparer les choses. Si vous réalisez un film comme « Largo » ou si vous réalisez un film plus intimiste. C’est alors beaucoup plus personnel. Il y a des réalisateurs qui vont se focaliser sur les acteurs, qui vont laisser tout ce qui est derrière la caméra à l’équipe technique. D’autres, au contraire, sont des fous d’images et ne vont pas trop s’intéresser aux acteurs. Et toutes ces directions-là, toutes ces manières-là de travailler peuvent faire en sorte qu’on arrive à un bon film. Je pense que ce qui est important et qui se ressent à la fin sur un film, c’est la sincérité. J’estime qu’il faut faire des films pour des bonnes raisons. Ca prend toujours très longtemps dans votre vie. Quel que soit le film, qu’il soit intimiste, qu’il soit grand public ou qu’il soit d’auteur, il faut les faire pour les bonnes raisons et avec sincérité. Parce que je pense qu’à un moment donné, le public perçoit si la sincérité est là ou pas.

A. W. : Vous avez cité Laurent Terzieff, un immense acteur avec lequel vous avez eu la chance de tourner dans ce « Largo Winch II ». Il est décédé l’année passée…

J. S. : Oui, un mois après la fin du tournage.

A. W. : Comment est-ce que vous décririez cette rencontre avec Laurent Terzieff et qu’a-t-il apporté au jeu de ses partenaires à l’écran ?

J. S. : C’est un acteur de génie. Quand j’ai appris sa mort, la première idée qui m’est très égoïstement venue à l’esprit, c’était le regret de ne pas avoir eu la possibilité de pouvoir le connaître plus longtemps puisqu’on ne s’est finalement croisés que quelques mois. Parce qu’au-delà du fait d’être un acteur de génie, c’était un homme absolument magnifique. D’une intelligence, d’une finesse, d’une érudition incroyable et en même temps, d’une ouverture d’esprit formidable. C’est ce qui fait qu’il a accepté un film comme « Largo » là où tant d’autres auraient refusé parce que susceptible d’être jugé trop commercial, trop loin de son univers. Lui, il avait vraiment conscience qu’il y avait plusieurs manières de raconter les histoires. Ça me touche d’autant plus qu’il se savait malade et qu’il a accepté d’incarner ce personnage qui lui-même est malade, comme un clin d’œil. Et je pense que même chez lui, quitter la scène avec un film qui est à l’opposé de toute sa carrière, s’accompagne d’une vraie ironie et constitue un clin d’œil qui étaient quasiment voulus chez lui et que je trouve assez touchants.

A. W. : Hormis Laurent Terzieff, vous avez également dirigé ici Tomer Sisley bien sûr mais aussi Ulrich Tukur et Sharon Stone. Avez-vous travaillé de manière différente avec chacun ?

J. S. : Oui. Je pense qu’il n’y a pas de règles en matière de direction d’acteurs. Il faut selon moi s’adapter à chaque acteur. Je pense que mon travail consiste à donner à chaque acteur ce dont il a besoin pour travailler dans les meilleures conditions possibles. Je suis comme quelqu’un qui recevrait des gens à dîner et j’essaie de mettre les acteurs à l’aise pour qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes. C’est vrai que les acteurs ont besoin de choses différentes. Certains ont besoin de beaucoup d’attention. D’autres ont besoin d’un peu de distance, qu’on les laisse dans leur coin. Il n’y a pas de règle. La chance que j’ai sur un film comme « Largo » - c’était le cas avec le 1 et ça l’est encore plus sur le 2 -, c’est d’avoir pu travailler avec des acteurs qui viennent, d’abord, de pays différents, de cultures différentes, mais aussi d’univers totalement différents. Une de mes grandes fiertés sur un film comme « Largo », c’est de faire se rencontrer Laurent Terzieff et Sharon Stone, qui sont deux monstres sacrés mais qui n’ont rien à voir ensemble. C’est formidable de les voir ensemble, avec un très grand respect d’ailleurs, l’un pour l’autre. Et j’adore ça ! C’est un vrai grand plaisir de travailler avec tous ces acteurs, notamment Ulrich Tukur, qui m’apprennent et m’apportent beaucoup de choses.

A. W. : Comment avez-vous procédé pour mettre Tomer Sisley à l’aise dans les souliers de Largo ? Il semble avoir acquis une certaine légitimité à présent pour interpréter le personnage de Largo Winch ?

J. S. : Je pense que pour le 2, c’était beaucoup plus simple parce que le 1 et son succès étaient derrière nous. Il avait cette légitimité. Mon travail à ce niveau était plus conséquent sur le 1 en l’occurrence. Pour lui donner confiance en lui, je crois que je l’ai sans doute aidé, j’espère, en lui faisant confiance. Et surtout une fois que j’ai décidé de lui confier le rôle. Quels que soient les doutes des uns et des autres et les différents commentaires émis, je lui ai montré que moi, je n’avais aucun doute, que je savais qu’il allait être Largo Winch et qu’il allait être formidable. Et j’étais là pour lui transmettre cette foi que j’avais en lui et l’aider à avoir cette confiance en lui. On se connaît par cœur et souvent, un regard suffit pour qu’il comprenne qu’il y a quelque chose qui ne va pas ou, au contraire, que c’était très bien. Parfois, nous n’avons même pas besoin de nous parler.

A. W. : Pouvez-vous nous parler de votre travail avec Sharon Stone, qui se décrit comme une actrice très physique ?

J. S. : (il sourit) Souvent, les acteurs anglo-saxons sont très physiques. Ils ont une approche beaucoup plus physique que les acteurs français en tout cas, qui sont peut-être plus cérébraux, plus sur le dialogue. Eux sont très physiques oui, absolument. Je sais que tout le monde parle de « Basic Instinct » dès qu’on parle de Sharon Stone mais moi, j’ai plutôt en tête « Casino », dans lequel elle joue son plus beau rôle. Elle avait un beau rôle dans « Bobby » également, dans lequel elle était formidable. Elle est prodigieuse dedans. Je l’ai donc accueilli comme une grande actrice mais quand elle est arrivée sur le plateau, je ne l’ai pas accueillie comme une star ou une icône et je pense que c’est ce qui a fait aussi qu’elle se soit sentie à l’aise. Je n’accueille pas l’actrice qui est sur les pubs Dior. Moi, je m’en fous de tout ça. D’ailleurs, je ne lis pas la presse people. J’accueille une actrice. Je travaille avec elle. Et ça s’est très bien passé ! À partir du moment où elle accepte de venir sur le film, elle accepte qu’on travaille ensemble. Pour le premier film que j’ai fait en tant que réalisateur, j’ai travaillé avec Sophie Marceau, qui est LA star française. J’ai tout de suite compris que ça se passerait bien. Je n’ai jamais craint de la diriger. Et pourtant, elle avait une expérience bien plus grande que moi : c’était mon premier film et elle avait fait des dizaines de films. Mais il se trouve que sur un film, la personne qui possède la boussole, la personne qui est censée s’avoir où se dirige le bateau, c’est le réalisateur. Autour, vous pouvez avoir des gens qui ont une expérience immense. Et vous pouvez avoir un réalisateur qui est totalement néophyte. Mais il se trouve que s’il fait correctement son travail, s’il a une vision du film, c’est lui qui possède la boussole. Après, son travail, c’est d’expliquer ça aux équipes qui sont autour de lui pour qu’ils le mettent en action, que ce soient les acteurs ou les équipes techniques. Mais c’est lui qui doit posséder la boussole. Il donne donc le cap.

A. W. : La musique originale du film a été composée et dirigée par Alexandre Desplat, qui avait déjà œuvré sur le premier opus de « Largo ». Lui avez-vous donné une série de directives et si oui, lesquelles ?

J. S. : Je lui ai montré le film tel qu’il était alors après un premier montage. On s’est vu à Londres parce qu’il travaillait sur « Harry Potter » (NdA : « Harry Potter and The Deathly Hallows, Part 1 »). On a regardé ensemble un premier montage. On a parlé du film, de ce que je voulais faire, du côté plus ludique, de l’envie d’aller plus loin justement dans le côté aventure et spectacle… De toute façon, il a vu les différences de mise en scène. On fait d’abord avec le monteur, pour entrer dans les détails techniques, ce qu’on appelle du thème-track, c’est-à-dire qu’on met des musiques originales. Dans ce cas-là, je mets des musiques originales d’Alexandre, qui sont donc dans son univers. Ensuite, on se voit dans son bureau, en général le matin. On regarde le film. Et on travaille sur chaque scène en se demandant ce qu’on veut raconter sur chaque scène, ce que la musique veut raconter, à quelle moment elle doit démarrer et à quel moment elle doit finir. La raison pour laquelle on a mis cette musique temporaire avec le monteur s’inscrit dans le cadre de tout un travail parce qu’en fait, la musique participe à la narration. Elle n’est pas là pour faire joli mais bien pour accompagner la narration et parfois, pour contrecarrer ce que l’image vous montre. C’est une couche supplémentaire. Et d’ailleurs, la force d’un garçon comme Alexandre Desplat, c’est que c’est un formidable musicien certes, mais c’est surtout un amoureux du cinéma et un vrai collaborateur pour le réalisateur. C’est-à-dire qu’il intègre son travail pour améliorer le film, il est là pour bonifier le film. Il n’a pas d’ego de musicien. Il est vraiment au service du film. Et ce travail-là, on le fait de manière assez poussée. Ensuite il compose ses maquettes, qu’il me fait écouter, puis qu’il retravaille éventuellement. Et on finit par enregistrer.

A. W. : Rayon musique toujours, pourquoi avoir choisi le groupe belge Puggy pour interpréter la musique du générique de fin du film ?

J. S. : Belge… dans lequel il n’y a aucun Belge ! Vous le savez ça ! C’est un faux groupe belge. Ils avancent maqués ! (il sourit) C’est un Anglais, un Suédois et un Français. Mais ils se considèrent comme groupe belge parce qu’ils se sont rencontrés en Belgique et qu’ils résident à Bruxelles. Je ne connaissais pas ce groupe en réalité. Pour le générique de fin, je voulais faire une reprise du morceau « Father and Son », de Yusuf, qui s’appelait Cat Stevens à l’époque. Je cherchais un groupe pour ça. J’avais deux-trois idées mais je n’étais pas sûr de mon coup. Une de mes connaissances m’a proposé ce groupe. Je les ai ensuite vus à Taratata et je les ai trouvés vachement bien. On s’est rencontré, on a sympathisé et ça s’est très bien passé !

A. W. : Vous avez tourné en Belgique, à Charleroi. Le film est co-produit par la RTBF. Vous avez bénéficié du système de financement belge qu’est le Tax-Shelter…

J. S. : Je vous ai pris votre argent ! J’ai pris l’argent des impôts belges. (il rigole)

A. W. : Mais on n’en est pas mécontent. Quand on voit certains films qui en bénéficient…

J. S. : C’est gentil.

A. W. : C’est surtout vrai, avant d’être gentil, vraiment. Un petit mot sur les acteurs belges avec lesquels vous avez travaillé ? Je pense par exemple à Georges Siatidis…

J. S. : Oui, absolument. C’est vrai qu’il y a plusieurs acteurs belges, notamment Georges Siatidis, qui est formidable. Je ne le connaissais pas. On a fait un casting en Belgique. On a essayé d’intégrer le plus possible d’acteurs belges. Il y a cette dimension. Ce n’est pas qu’une co-production financière car une partie de l’équipe technique aussi était belge. Même quand on a tourné en Thaïlande, l’ingénieur du son, la maquilleuse et le premier assistant-caméra faisaient partie d’une équipe belge très agréable. Et ce qui était très agréable aussi, c’était le décor de Charleroi pour la première scène. D’un point de vue cinématographique, c’était exceptionnel. D’ailleurs, j’ai réécrit la scène pour ce décor. En fait, ce n’était pas du tout censé se passer dans une usine au départ, cette course-poursuite, mais quand j’ai découvert ce décor-là, je l’ai réécrite pour l’intégrer à celui-ci.

A. W. : Si vous deviez citer trois films d’action que vous auriez aimé réaliser, quels seraient-ils ?

J. S. : (il rit) Je n’en sais rien. Je suis incapable de dire ça. Je peux vous citer ce que j’adore dans les films d’action. Il y a évidement les Bournes (NdA : la trilogie « Jason Bournes », initée par Doug Liman et avec Matt Damon dans le rôle-titre), formidable films d’action. Il y a « Casino Royale ». Mais paradoxalement, et c’est pour ça d’ailleurs que je dis que « Largo Winch II » n’est pas un film d’action, je ne suis pas un vrai client de ce genre de films. D’ailleurs, « Casino Royale » n’est pas un film d’action à mon sens. Dans les films d’action, tout est prétexte à l’action. L’histoire n’a aucune importance (sic). Je serais incapable de dire quels films j’aurais aimé réaliser. De toute façon, chaque film émane de son réalisateur et de son auteur et donc moi, je me sens extérieur par rapport à eux. Je peux voir un scénario et me dire que j’adorerais le réaliser mais une fois que le film existe, je ne me projette pas là-dedans.

Propos recueillis par Jean-Philippe Thiriart
jeanphilippe_thiriart@hotmail.com

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