Le club de football créé à Houffalize, il y a (au moins) 87 ans...
Un club de foot ancré comme pas deux dans une communauté locale. Bientôt cent ans ? Au moins 87 ans, c’est sûr, peut-être plus de 94 : ça flotte…
Toute l’Europe avait déjà tarambouriclaironné. Le oiseaux de proie avaient déchiqueté empires et nations. Carabinade par ci, plénibule par là.
Affligés, les Houffalois se recroquemitouflaient.
Ils fondèrent alors un club de football.
Aujourd’hui, nous rendons illustrés ces pionniers. Et nous énonçons clairement leur ancrage dans la ville de Houffalize, par leur abrahamesque descendance.
Regardez la photo. Aujourd'hui, les gens assis.
Odon Bazard, de Houffalize. Il travaillait le bois comme menuisier, mais son violon d’Ingres était la sculpture. Il affectionnait créer des bustes de musiciens : Beethoven, Mozart…
Son fils Louis, dit Loulou Bazard, était menuisier comme son père, et il hérita de son talent, comme sculpteur et surtout comme peintre. Il est décédé récemment : il habitait à Saint-Roch.
Odon Bazard était le frère de Louis, un des animateurs de la vie de la route de Bastogne, l’important « Quartier du Midi », dont la mémoire houffaloise retient l'activité commerciale dense, et le folklore bon teint.
René Deumer, cultivateur, de Sommerain. Il était le père de Jean Deumer et de José Deumer, qui habite route de Bastogne, mari de Georgette Kirsch.
Henri Maréchal. Père d’Alphonse Maréchal, lui aussi grand joueur dans l’équipe de football houffaloise, au milieu du XXe siècle.
Henri Maréchal tenait un café-magasin, à l’emplacement du fleuriste, près de chez Marie Dubru.
Il était polyvalent : il vendait aussi du charbon, et dirigeait une petite exploitation agricole. En outre, il fut entrepreneur : il construisit notamment « la nouvelle" école communale, là où s’est implanté le hall proche du pont de la promenade. Fait bien connu : au milieu de son chantier, dans la cour, se dressait un cerisier. Il est parvenu à sauvegarder cet arbre fruitier, pour le plus grand plaisir des enfants.
Aux bombardements, Henri Maréchal périt avec toute sa famille, sauf son fils Alphonse, dans le fond de son étable où il croyait avoir trouvé refuge. Cet abri se situait « po drî les cortils », à la place de la maison de Mimie Wuidar, non loin de la boulangerie Bruyère. Il ne faut pas oublier qu’à l’époque des terrains de culture, clôturés de hauts murs, occupaient une grande partie du parking.
Son fils Alphonse Maréchal a épousé Nelly Raveau ; ils eurent quatre filles et allèrent s’installer à Welkenraedt vers 1960.
Alphonse Maréchal était le beau-frère de Suzy Raveau, veuve d’André Dislaire, ancien comitard du club de football houffalois. Beau-frère également de Madeleine Bastin, veuve de Ghislain Raveau, électricien qui fut tout un temps échevin. Les filles de Ghislain et Madeleine ont épousé Pierre Gobron et Christian Bauweraerts, les fondateurs de la brasserie d’Achouffe. Alphonse est le beau-frère également d’Yvonne Raveau, épouse d’Alfred Dubru. Généalogiste et historien, militaire qui fit longtemps carrière en Afrique, celui-ci est le frère de Marie Dubru et donc oncle de Marc, Gérard, et Marie-Agnès Close.
Raymond Martiny. Les Martiny appartiennent à une vieille famille houffaloise. Constant Martiny fonda un réseau de renseignements pendant la seconde guerre mondiale. Il a été fusillé à Berlin le 26 août 1942. Une stèle au Bois Saint-Jean, près de Wibrin, a été érigée le long de la route, à l'endroit approximatif où il avait été parachuté. Les Martiny animèrent l’Harmonie Royale les Bords de l’Ourthe. Notamment Prosper, et son frère Armand qui fut président de ma musique après la guerre.
Joseph Lesage.
Il était entrepreneur route de Laroche, là où par exemple sont implantés le dentiste Frankart ainsi que Jean-Marie et Arlette Stoffels -Dubourg. Il convola avec une fille Jacqmin « de la Baraque ».
Il eut quatre fils. Le premier, Camille, s’occupait des travaux de construction. Il a épousé Octavie Daulne, dite Lily, la fille de l’instituteur et libraire Léon Daulne, qui habite près du pont de la route de Liège : par cette descendance, Joseph Lesage est le grand-père de Jean-Marie Lesage, graphiste et caricaturiste, PDG d’Ardenneweb Magazine.
Le deuxième fils de Joseph Lesage, Lucien, s’occupait de la scierie ; sa femme tenait un magasin de fleuriste route de Bastogne. Fin des années ’60, ils allèrent s’installer à Bomal où ils ont monté une entreprise florissante en jardinage et fleurs.
Il était le père de Marcel, qui participa notamment à la guerre de Corée. (à suivre)
Tout cela coule de source.
Vous l’avez bien mérité : le club s’appelait La Sérana (Serana selon d'autres sources).
René Dislaire
Suivront :
Deuxième parte : l’ancrage du club dans la population houffaloise.
Troisième partie : l’institutionnel, les joies et les peines.
Et à chaque fois des couplets de son chant de guerre all blacks.
La Sérana
A Houffalize on a fondé
Une charmante société (bis)
Lorsqu’on vous demandera
Son nom, on répondra :
Elle s’appelle Sérana (ritournelle)
Le but de cette institution
Est tout d’abord la récréation
Et puis pour consoler
Nos pauvres exilés
qui sont expatriés.
Odon Bazard joue à l’attaque,
Avec Jacquet comme extrême droite.
Raymond s’dérouille les pattes
Avec Nicolas Marthe
Puis Henri qui jamais ne rate.
Lien vers la suite du reportage:
Couleurs des années '20: les maillots du club de football de Houffalize
En 1924, Joseph Lesage gardait les buts du club de fotball de Houffalize
Le club de football créé à Houffalize, il y a (au moins) 87 ans...
Photo de 1916: la fondationL du club de football de Houffalize