1000Km de Spa 2008 - 9, 10 & 11/05/2008 - Victoire pour Peugeot

écrit par davin
le 16/05/2008
Photos Patrick Davin

Les 25.000 spectateurs ceinturant le circuit de Francorchamps en ce dimanche de Pentecôte plutôt estival n’auront pas été déçus par le spectacle proposé par les 42 bolides au départ des 1000 km de Spa, troisième épreuve de la Le Mans Series.
Très serré d’un bout à l’autre, le duel très (at)tendu entre Peugeot et Audi a tenu toutes ses promesses. Et a même atteint son paroxysme, la lutte pour la victoire prenant un tournant décisif après un peu plus de deux heures de course à l’issue d’un accrochage entre la 908 alors pilotée par Alexander Wurz et la R10 TDI de Rinaldo Capello.
En pole grâce à Stéphane Sarrazin, la « Lionne » de Pedro Lamy menait les deux premiers relais talonnée par l’Audi d’un Allan McNish perdant d’abord une minute à l’issue d’un bras de fer musclé avec l’autre 908 de Nicolas Minassian tentant de lui faire l’extérieur au freinage des Combes. Les deux protos jouaient les tondeuses à gazon et l’Ecossais préférait repasser par son stand prématurément pour un rapide contrôle. Les deux Peugeot pointaient dès lors momentanément en tête. Mais au moment du passage de témoin entre Lamy et Wurz, un coupe-circuit malencontreusement actionné coûtait une trentaine de secondes à la 8, la 7 sur laquelle venait de prendre le volant Jacques Villeneuve héritant du commandement. La sortie de la safety car pour dégager une WR permettait au même moment à l’Audi numéro 1 de résorber une partie de son retard et de récupérer sa 2e place, entre les deux 908. C’est alors que survint le principal fait de course d’une épreuve toujours animée avec l’accrochage à l’amorce du « pif paf » entre l’Audi de Capello, percutée à l’arrière droit par la Peugeot en perdition d’un Wurz s’emmêlant les pinceaux en doublant la Spyker de Chiesa. « J’étais dans l’aspi de la R10, » racontait l’infortuné Autrichien, vraiment désolé. « On a doublé ensemble une Spyker. J’ai voulu déboîter pour essayer de piquer Rinaldo au freinage mais j’ai été heurté la GT2 qui m’a envoyé en tête-à-queue. J’ai alors moi-même percuté l’arrière de l’Audi. »
De quoi augmenter encore la tension palpable entre les deux grands constructeurs rivaux avant les 24H du Mans …
Dès lors, Marc Gené n’avait plus qu’à assurer son deuxième succès de la saison (le troisième consécutif pour Peugeot), malgré deux nouvelles neutralisations de la course permettant à l’Audi des jeunes Prémat et Rockenfeller, rejoints en tête du championnat, de réduire à chaque fois l’écart. Mais, une fois encore, les Peugeot étaient les plus rapides. « Une course facile pour nous, » racontait Nicolas Minassian. « Sans un seul problème. De bon augure pour le Mans. » Auteur d’un seul relais, son équipier pour le rendez-vous sarthois Jacques Villeneuve savourait aussi cette première victoire depuis 1997. « Je ne savais plus où se trouvait la première marche du podium. Cela fait du bien de reprendre une douche de champagne. Surtout à Spa. C’est la préparation idéale pour les 24H. »
Deuxième pour la troisième fois consécutive après une nouvelle course sage exempte de problème, Mike Rockenfeller ne cachait pas qu’il aimerait bien « gagner une place la prochaine fois. Et regrettait que ses équipiers aient dû se contenter de la 4e place après avoir perdu trois tours suite à un accrochage (puis d’avoir encore écopé d’un stop and go de 3’ pour avoir brûlé le feu rouge à la sortie de la pitlane) qui ne leur était pas du tout imputable. Derrière les deux « mazouts », désormais à égalité en tête du championnat LMS, on retrouvait le premier des protos essence et un troisième pilote ex-F1 en la personne d’Olivier Panis (associé à Nicolas Lapierre) parti depuis la pitlane suite à un bris de triangle aux essais et parfaitement remonté sur le podium. Seule la Lola Aston Martin aurait pu battre la Courage Oreca à la régulière. Premier derrière les Audi et Peugeot en début de course, le proto de Mucke-Charouz fut toutefois accablé par des soucis électroniques. La première des Pescarolo, celle de Collard-Boullion, pointait au 5e rang devant la Porsche RS Spyder des Hollandais Peter Van Merksteyn et Jos Verstappen qui n’aura perdu provisoirement son leadership que suite à un arrêt inopiné pour changer un phare. De quoi permettre au proto similaire de notre compatriote Didier Theys, longtemps superbe quatrième au général, de mener la catégorie. Mais les pneus neufs à chaque ravitaillement et les deux doubles relais de Jos the Boss firent la différence, le Nivellois secondé par Jan Lammers échouant à une dizaine de secondes de la victoire en LMP2. « On ne pouvait franchement pas espérer mieux, » s’exclamait Didier soutenu par ses parents présents dans le stand Horag d’un Freddy Lienhard préférant ne pas rouler ce week-end. « Pour la première fois de l’année, nous n’avons pas connu de problème. Extra. La pointe de vitesse de Verstappen, 17 ans plus jeune que nous, a fait la différence. Mais quel beau podium 100% Porsche à nouveau avec les Danois Elgaard et John Nielsen à la 3e place!»
Auteur d’un bon premier double relais puis d’une petite faute en vue de l’arrivée, le régional de l’étape Julien Schroyen décrochait une bonne 5e place en LMP2 assortie du 12e rang général. De loin le meilleur résultat de la Zytek du team Trading Performance.
Les deux autres Belges furent nettement moins heureux. Alors qu’elle pointait au 10e rang, Vanina Ickx s’est accrochée à la Source à la fin de son double relais avec la Lavaggi de Kaufmann. « Depuis plusieurs tours, j’avais de plus en plus de mal à rétrograder. Le système de palette au volant ne fonctionnait plus correctement et parfois je me retrouvais en 4e au lieu de virer en 2e à la chicane ou à la Source. Là, j’ai été surprise par le freinage anticipé du proto devant moi et, sans frein moteur, je n’ai pu l’éviter. »
Après avoir heurté le mur, Vanina ramenait au stand un proto chiffonné. Et après une longue réparation, la Pescarolo-Judd Rollcentre franchissait la ligne à une anecdotique 27e place. Quant à Stéphane Lémeret, particulièrement maudit en ce début de saison, il n’a carrément pas roulé, son équipier Blanchemain sortant de la route au niveau des Combes après une heure vingt de course. L’équipe Alphand se consolait avec la victoire en GT1 de l’autre C6-R que le patron partageait avec les Français Moreau et Goueslard.
Enfin en GT2, après une bataille à la seconde de plus de 5h17, la Ferrari 430 de Gianmaria Bruni et Robert Bell s’imposait au sprint avec 184 millièmes de seconde d’avance sur la Porsche 997 RSR de Marc Lieb et Alex Davison.
(Com. & Patrick Davin)

Plus de photos sur www.racing-pictures.be

Le classement final :

1. Minassian-M.Gene-Villeneuve (Fra-Esp-Can/Peugeot 908 HDI FAP) 143 tours en 5h17.48.566; 2. Prémat-Rockenfeller (Fra-All/Audi R10 TDi) à 30.387; 3. Lapierre-Panis (Fra/Courage Oreca-Judd) à 3t; 4. Capello-McNish (Ita/Audi R10 TDi) à 4t; 5. Boullion-Collard (Fra/Pescarolo-Judd) à 4t ; 6. Verstappen-Van Merskteyn (P-B/Porsche RS Spyder) à 5t (1ers LMP2); 7. THEYS-Lammers (BEL-P-B/Porsche RS Spyder) à 5t; 8. Nielsen-Elgaard (Dan/Porsche RS Spyder) à 8t; 9. Hall-Kerr (GB/Creation-AIM) à 9t; 10. Lahaye-Raguès (Fra/Pescarolo-Judd) à 9t; 11. Burgueno-De Castro (Esp/Epsilon Euskadi-Judd) à 10t; 12. SCHROYEN-Ojjeh-Gosselin (BEL-UAE-Fra/Zytek 07S) à 10t; 13. Moreau-Alphand-Goueslard (Fra/Corvette C6-R) à 13t (1ers GT1); 14. Fagionatto-Nicolet-Hein (Ita-Fra-All/Pescarolo-Judd) à 13t ; 15. Rusinov-Kox (Rus-P-B/Lamborghini Murceliago) à 14t ; 16. Enge-Garcia (Tch-Esp/Aston Martin DBR9) à 16t; 17. Bell-Bruni (GB-Ita/Ferrari 430 GT2) à 17t (1ers GT2) ; 18. Lieb-Davison (All-GB/Porsche 997 GT3 RSR) à 17t;… 27. V. ICKX-Forsten-Barbosa (BEL-Fin-Por/Pescarolo-Judd) à 31t

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