Il y a 100 ans ! Les Cantons d’Eupen et de Malmedy devenaient belges.

écrit par francois.detry
le 29/06/2019
La Place Albert apres les bombardements de decembre 1944

Il y a 100 ans ! Les Cantons d’Eupen et de Malmedy devenaient belges. Au lendemain de la 1re Guerre mondiale, l’Allemagne est déclarée vaincue. Le 28 juin 1919, le Traité de Versailles lui enlève de nombreux territoires. Parmi ceux-ci, les Cantons d’Eupen et de Malmedy (qui englobait également l’actuel canton de St Vith), attribués à la Prusse au Congrès de Vienne en 1815, qui deviennent belges. Il y a 100 ans, les Malmédiens étaient en passe de devenir Belges. Il a fallu encore un peu de patience et surtout la gestion de transition du Gouvernement Baltia, nommé par le roi pour assurer cette mission.

Les Malmédiens sont donc les plus jeunes Belges de Belgique Vidéo mise en ligne ce 28 juin 2019 : https://degreoudeforce.be/?fbclid=IwAR2LFqRRfJivRpBsovtTDO2786KHUYahUVA2...

A la découverte de Malmedy, une cité au passé très mouvementé. Ville de Belgique située en Région wallonne et dans la province de Liège, Malmedy est une commune francophone à facilités pour ses habitants germanophones (5 % de ses citoyens sont d'expression germanophone). Elle fait partie des communes des Cantons de l'Est rattachés à la Belgique en 1919 en exécution du traité de Versailles. Les Hautes - Fagnes, le Signal de Botrange, la Baraque - Michel, le circuit de Spa - Francorchamps figurent les curiosités de ses environs. En ce qui concerne sa naissance et sa jeunesse, l'histoire de Malmedy se confond en grande partie avec celle de son abbaye. La ville est fondée vers 648 par saint Remacle, originaire d'Aquitaine et prieur de l'abbaye de Solignac. Malmedy dont le nom proviendrait de l'expression a malo mundarum signifiait « en purifiant le lieu du mal » se développa dès 648 autour du cloître bénédictin érigé par saint Remacle. Ce monastère est associé à celui de Stavelot, que Remacle fonde à la même époque. On parle souvent de « monastère double », bien qu'il s'agisse de deux monastères d’hommes. L’histoire de Malmedy se confond avec celle de la Principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy dont elle constitue un des deux pôles. Pendant 1 146 ans, Malmedy et Stavelot formèrent la Principauté de Stavelot-Malmedy à la tête de laquelle se succédèrent 77 princes-abbés. Dès le XVIe siècle, Malmedy voit plusieurs industries se développer sur son sol : draperie, tannerie et industrie de poudre à canon. Au XVIIe siècle, Malmedy et Stavelot sont les centres de tanneries les plus importants d'Europe. À cette époque, d'autres industries sont aussi renommées à Malmedy : fabrique de coton, fabrique de jeux d'échecs, de dominos, de pains d'épice et surtout la papeterie qui fera la fortune de Malmedy. Malgré son statut de neutralité et la protection des princes-abbés, Malmedy fut envahie au moins cinquante fois par des troupes de passage, dont les déprédations eurent des conséquences désastreuses pour la population… La ville fut totalement incendiée en 1689 sur l'ordre de Nicolas de Catinat, général de Louis XIV. En 1795, après la propagation de la Révolution française et les conquêtes territoriales de la France, la Principauté de Stavelot-Malmedy disparut et ses territoires furent réunis à la France. Malmedy devint alors sous-préfecture du département de l'Ourthe, chef-lieu du 2e arrondissement communal de l'Ourthe, siège d'un Tribunal de première instance et étendit sa juridiction, notamment sur les villes de Verviers et Spa. Elle conservera ce statut jusqu'à la fin de la période napoléonienne.

Période prussienne (1815-1919) : Au terme du traité de Vienne en 1815, le canton de Malmedy, qui comprenait également à l’époque celui de Saint-Vith est rattaché à la Prusse. Cette situation va durer environ un siècle. Durant les cinquante premières années, la situation particulière de Malmedy, ville romane (et même wallonne) dans une Prusse germanophone, ne pose pas trop de problèmes. Les habitants sont libres d’utiliser le français à leur guise, y compris dans les délibérations du conseil communal. En revanche, les choses vont progressivement changer avec l’arrivée au pouvoir du chancelier Bismarck et plus encore avec la guerre franco-prussienne de 1870 et le Kulturkampf qui va bientôt lui succéder. Aux yeux de l’administration prussienne, Malmedy souffre du double désavantage d’être à la fois francophone et en majorité catholique. À partir de ce moment, elle va subir une tentative de germanisation forcée, l’enseignement du français étant interdit dans les écoles au profit de celui de l’allemand. Par ailleurs, interdiction fut faite aux communes du canton de Malmedy de subventionner les cultes, les curés se voyant interdire de prêcher en français (interdiction que certains contourneront en prêchant en wallon).

Première Guerre mondiale : Les Malmédiens firent la Première Guerre mondiale sous l'uniforme allemand, comme le reste des cantons de l’Est. Entre-deux-guerres : Après la Première Guerre mondiale, Malmedy devint une ville belge en application du traité de Versailles à l’instar de sa ville - sœur de Stavelot. Par ailleurs, une polémique opposera un temps l’évêché de Cologne, dont dépendait Malmedy, au Saint-Siège. Pour résoudre la question, le Vatican créera temporairement un diocèse de Malmedy-Eupen-Saint-Vith, confié à l’évêque de Liège et dont le siège se trouvait à Malmedy. L’église paroissiale se trouva de ce chef promue au rang de cathédrale, rang que les Malmédiens lui attribuent encore aujourd’hui. C’est au cours de cette période que se produisit également la scission du canton de Malmedy qui perdit ses communes germanophones, qui allaient constituer le nouveau canton de Saint-Vith, pour ne conserver que les communes de ce qui est encore appelé la Wallonie malmédienne, à savoir les actuelles communes de Waimes et Malmedy. L’entre-deux-guerres fut marqué à Malmedy comme dans le reste de la région par une opposition entre les partisans du maintien de la situation acquise à la suite du traité de Versailles et les tenants du retour à l’Allemagne. Cette opposition devint plus aiguë encore après l’accession de Hitler au pouvoir en Allemagne et l’encouragement par le régime nazi du courant militant pour le retour à l’Allemagne.

Seconde Guerre mondiale Après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale et la capitulation de la Belgique, Malmedy sera annexée au Troisième Reich et la Place Albert rebaptisée Adolf Hitlerplatz. Il en résultera que les Malmédiens en âge de porter les armes seront obligés de faire leur service militaire au sein de la Wehrmacht, payant un lourd tribut à la guerre, notamment sur le front de l'Est. Par ailleurs, pendant ces cinq années sombres, nombreux furent les Malmédiens qui périrent dans les camps de concentration nazis pour avoir marqué leur attachement à la Belgique. La ville sera libérée par les troupes américaines en septembre 1944. Au cours de la bataille des Ardennes, la ville est le théâtre de deux événements dramatiques. Le 17 décembre 1944, au carrefour de Baugnez, des Waffen-SS massacrent plus de soixante-dix soldats américains faits prisonniers et désarmés. Cet épisode de la bataille est connu sous les noms de « massacre de Baugnez » ou « massacre de Malmedy ». En revanche, Malmedy est victime les 23, 24 et 25 décembre 1944 de bombardements de l’aviation américaine qui font plus de deux cents morts dans la population civile et réduisent en cendres l’essentiel du cœur historique de la cité. En 1977, la commune de Malmedy a fusionné avec celles de Bévercé et Bellevaux-Ligneuville, faisant ainsi passer sa population de 6 300 à 10 000 habitants ( actuellement plus de 12500 ).

Les différents circuits de la marche organisée par Malmedy Marche ( LG020 ) ces 13 et 14 juillet 2019 permettront aux randonneurs de découvrir certains de ces monuments qui témoignent du passé mouvementé de cette cité en bord de Warche.

© François DETRY Lien vers tous les reportages de François DETRY

  • La Place Albert apres les bombardements de decembre 1944
  • Le monument a proximite de la Cathedrale
  • M. Franz JUSTIN
  • Les Cantons de l'Est
  • Mme DANDRIFOSSE
  • Frederic MORAY, realisateur de "De gre ou de force"
  • "De gre ou de force"
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  • "De gre ou de force"
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