La sécheresse et le barrage de La Gileppe

écrit par francois.detry
le 26/10/2018
Vue du barrage ( photo : L' Avenir )

La sécheresse qui sévit depuis des semaines dans notre région influence grandement le débit de nos cours d’eau et de nos lacs. Dans la région verviétoise, la Gileppe, ce barrage mythique qui s’étend sur une superficie de 130 hectares et inauguré en 1878 par le roi Léopold II en personne, est aussi et surtout cet important bassin de retenue des eaux qui, une fois traitées, alimentent une importante partie de la population de la Province de Liège, en région verviétoise majoritairement. Selon la SWDE, "il n’y a à ce stade aucune indication qui obligerait à arrêter le captage pour l’eau potable". Pour cause, le niveau du lac serait même supérieur à celui de l’an dernier, à cette époque. La réserve disponible serait à la moitié de la capacité du lac et les captages n’ont pas été forcément plus importants ces dernières semaines. Comment expliquer toutefois cette diminution du niveau de l’eau du lac de la Gileppe ? Pas par des captages plus importants donc mais bien par d’autres facteurs. L’alimentation du lac tout d’abord ( la rivière de la Gileppe et le ruisseau du Louba) qui a logiquement diminué en cette période de sécheresse prolongée mais aussi et surtout la régulation du débit de la Vesdre, en période d’étiage. Tous ces facteurs cumulés expliquent le niveau observé et les inquiétudes soulevées… Mais il n’y aurait pas de risque pour les personnes raccordées au lac de la Gileppe ni même au lac d’Eupen car il reste à vue de nez une réserve de 150 jours; Cumulées, ces deux sources fournissent en effet en eau la majeure partie de la population de l’arrondissement de Verviers, jusqu’aux abords de l’agglomération liégeoise. Sans compter sur ce raccordement avec les eaux de la Cile à Hollogne, destiné à diminuer le taux de nitrate des eaux en provenance de Hesbaye.

Petit tour du propriétaire du site de la Gileppe

1. Un lion de 300 tonnes
Inauguré en juillet 1878, le lion est l’emblème du barrage. Le monument est composé de 183 blocs, dont les plus importants atteignent 7 tonnes (total: 300 tonnes). Ce lion mesure 13,5 m de haut. Le surhaussement du barrage en 1967 n’étant pas compatible avec son emplacement de l’époque, il a été démonté, puis remonté, pierre par pierre en novembre 1970, sur le couronnement du barrage surhaussé.

2. Le panorama du belvédère. Le premier étage du belvédère, situé à quelques mètres du parking principal, offre un joli panorama à 180 degrés. Idéal pour profiter d’une vue aérienne des lieux.

3. La centrale hydroélectrique. Elle n’est accessible au public que pendant ces Journées Wallonnes de l’Eau. Interdiction est d’ailleurs faite à la presse d’y effectuer des photographies de l’intérieur. Elle a été érigée à l’aval du barrage, (soit la partie vers laquelle s’écoule l’eau). Après être passée dans des conduites au diamètre diminuant progressivement, l’eau est alors renvoyée dans des turbines qui transforment son énergie en électricité. Une énergie utilisée en priorité pour assurer les besoins du vaste complexe. Après avoir été «turbinée, cette eau termine sa course dans un bassin d’amortissement, avant d’être traitée à la station de traitement de Stembert – centre d’exploitation inauguré par la SWDE fin 2015.

4. La tour panoramique. Avec le lion, il s’agit du second point d’attention principal du barrage. Haute de 77,6 mètres, elle permet, elle, une vue panoramique totale, soit à 360 degrés. De là-haut, on (re) découvre le barrage et le lac, évidemment, mais aussi les forêts touffues de l’Hertogenwald. Sa construction s’est achevée en 1984. En son sommet, une exposition de plans didactiques explique de façon visuelle la confection et le fonctionnement du barrage.

5. Les tours de prise d’eau. Elles se trouvent forcément sur la plupart des clichés pris du lac: les deux tours en béton de prise d’eau. Leur but est de pallier l’inconvénient grave que présentaient les anciennes prises d’eau installées fort près du fond et qui, de ce fait, ne prélevaient pas nécessairement l’eau de la meilleure qualité. Cylindriques, elles mesurent chacune 75 mètres de haut. Des passerelles les relient à la berge du lac. L’eau est recueillie, au départ des tours, par des tuyaux d’acier qui l’amènent à l’aqueduc.
La centrale hydroélectrique du barrage de la Gileppe, ce n’est pas de la petite installation. Les deux colonnes en acier de 900 mm de diamètre qui alimentent l’aqueduc (dont la construction avait été demandée par les lainiers verviétois vers 1857, désireux de disposer d’une quantité d’eau suffisante pour mener leur activité) voient passer, en moyenne, 76 300 m3 d’eau tous les jours (ce qui en fait une des plus importantes d’Europe).
La force considérable de la chute d’eau d’une hauteur de 42,90 m est utilisée pour entraîner deux turbines de 430 ch qui meuvent chacune un alternateur d’une puissance maximum de 320 kW, sous une tension de 6 000 V. Par an, la production de ces groupes grimpe 3,3 millions de kWh.
Cette énergie est utilisée pour les besoins mêmes du barrage et de ses installations annexes. Le surplus est vendu au réseau de distribution.

© François DETRY

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