Evénements au "Caméo", à Namur, jusqu'au 17 Octobre

écrit par YvesCalbert
le 10/10/2017
(c) "Les Grignoux"

Les tapis rouges du « FIFF », le bien connu Festival de la francophonie, qui occupait trois de ses salles, le « Caméo », à Namur, retrouve son actualité quotidienne, avec différents événements que nous vous livrons à l’instant :

Mardi 11, à 12h et 20h :

« La plus belle Soirée de ma Vie » (Ettore Sola/Ita.-Fra./1972/106’/avec Pierre Brasseur, Michel Simon & Alberto Sordi), projeté dans le cadre des « Classiques du Mardi » du Service de la Culture de la Province de Namur. actuellement privée de sa « Maison de la Culture », en reconstruction.

A ce niveau, signalons l’organisation d’une exceptionnelle visite guidée (30′) de son chantier, ce dimanche 22, entre 10h et 17h. Visite guidée gratuite, rehaussée de la présence de musiciens (Cécile Broché, ThomC & le collectif« Funky Feet Academy »), de deux artistes plasticiens (Christine Nicaise & Marc Rossignol), d’un jongleur (AntoineDethy), et, « last but not least » de Philippe Vauchel, comédien réputé pour ses prestations « seul en scène ».

De retour au « Caméo », voici le synopsis de « La plus belle Soirée de ma Vie » : « Lors d’un déplacement en Suisse, le docteur Rossi tombe en panne sur une route de montagne. Il demande alors de l’aide au vieux résident d’un château et y rencontre trois autres magistrats à la retraite. Dès lors, les quatre hommes vont passer en revue la vie du docteur sous forme de procès. »

Ce film, se situant à la frontière entre la comédie à l’italienne et le film politique, nous permet de revoir Michel Simon(1895-1975), acteur de 1924, avec « La Galerie des Monstres », de Jacques Catelain et Marcel L’Herbier. à 1975, avec « L’Ibis rouge », de Jean-Pierre Mocky, donnant la réplique à un autre acteur de talent, Philippe Noiret (1930-2006), acteur dans « Alexandre le bienheureux » (Yves Robert/1968/avec Marlène Jobert) et « La GrandeBouffe » (Marco Ferreri/1973/avec Marcello Mastroianni & Michel Picoli), « César du meilleur Acteur », en 1976, pour « Le vieux Fusil », de Robert Enrico, avec Romy Schneider, ce dernier film ayant reçu le « César du meilleur Film », en 1976, et le « César des César », en 1985.

Jeudi 12, à 20h :

« Une Famille syrienne » (Philippe Van Leeuw/Bel.-Fra./2017/86′), projection suivie d’une rencontre avec le réalisateur.

Synopsis : « Dans la Syrie en guerre, d’innombrables familles sont restées piégées par les bombardements. Parmi elles, une mère et ses enfants tiennent bon, cachés dans leur appartement. Courageusement, ils s’organisent, au jour le jour, pour continuer à vivre, malgré les pénuries et le danger, recueillant, par solidarité, un couple de voisins et son nouveau-né. Tiraillés entre fuir et rester, ils font chaque jour face en gardant espoir ».

Eloigné de tout exotisme, allant à l’essentiel, ce film nous rappelle, d’une manière foudroyante, que la guerre syrienne frappe à nos portes. Loin d’être un conflit d’un autre âge sévissant dans des limbes fracassés de l’Orient, il est indéniable que ce peuple syrien et ses souffrances peuvent nous ressembler.

Samedi 14, à 14h, en avant-première, projection suivie, à l’attention de nos enfants, d’un atelier de maquillage « Zombie », dans le hall, proposé par la classe de 7ème artistique de l’ « Institut St.-Joseph » :

« Zombillénium » (Arthur de Pins & Alexis Ducord/Fra./2017/81′), réalisé, en partie, à Charleroi, présenté en première mondiale au « Festival du Film d’Animation », à Annecy, et en ouverture du « Festival de Cannes », ce film est l’adaptation d’une BD des Ed. « Dupuis », créée par Arthur de Pins, un dessinateur nouvelle vague, opposé àl’utilisation du trait à l’encre de chine :

Synopsis : « Au parc d’attraction d’épouvante ‘Zombillénium’, rien ne va plus. Zombies, vampires et loups garous sont fatigués. Fatigués de devoir divertir des humains consuméristes, voyeuristes et égoïstes. Fatigués de leur job. Surtout qu’à Zombillénium, zombies, vampires et loup garous sont de vrais monstres, dont les âmes, comme le parc, appartiennent au Diable,à jamais… »

Une comédie à l’humour noir et à la finesse impeccables nous offrant une dimension sociale, chère au créateur de la série BD, qui, lui-même, secondé par Alexis Ducord, a pu, ici, adapter la structure du monde qu’il a développé aux enjeux cinématographiques, signant ainsi un récit surprenant, basé sur des personnages absents des albumsoriginaux, tels qu’Hector, le contrôleur des normes, et sa fille Lucie.

Là où certains inconditionnels râleurs y voient une traîtrise faite au scénario original, nous y découvrons l’une des grandes forces du film, qui substitue à la passivité du héros des bouquins, l’activité frénétique de ce père de famille à l’esprit plutôt carré, partagé entre le sauvetage du parc d’attraction, la reconquête de sa fille et une romance naissante avec une jeune sorcière, fan du groupe musical métal « Nine Inch Nails ».

Mardi 17, à 09h45, 10h et 18h, projections précédées d’une rencontre avec le réalisateur et suivient d’un débat sur le thème « Vive le vontariat et la lutte pour une société saine », en partenariat avec le « RWLP » (« Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté ») et « Vivre ensemble » :

« Volontaire ! » (Yves Dorme/Bel./2017/50′) est un documentaire mettant en lumière des volontaires, des bénévoles, des personnalités singulières, différentes les unes des autres, voire carrément inattendues. En partant de la réalitéconcrète de leur engagement, le film reflète le regard personnel que chacun pose sur sa propre démarche, sur sonutilité et sa place dans la société.

Dans ce film, il n’y a ni statistiques, ni avis d’experts, mais des volontaires tels qu’ils sont dans la vie et tels qu’ils vivent leur implication. Des moments partagés, des témoignages sans trucage, sans voix off, pour ressentir l’énergiequi les anime, ce qui les fait bouger. Pour capter ces portraits de volontaires, pendant plusieurs mois, Yves Dorme a suivi ces personnes dans leur travail en tant que volontaires, mais aussi dans leurs vies de tous les jours.

Mardi 17 octobre, à 12h et à 20h, retour des « Classiques du Mardi », qui, bénéficient, à chaque séance, d’une présentation détaillée de Jean Boreux, ou d’un membre de son équipe, chaque spectateur recevant un dossier complet sur le film à l’affiche, avec, ici, en ce mois d’octobre un second film, interprété, nottament, par PhilippeNoiret, l’ami de Jean Rochefort (1930-2017), décédé hier, lundi 09 octobre, à qui nous tenons à rendre hommage, lui qui reçut, … et tant pis pour sa modestie, trois « César », du « meilleur Acteur dans un second Rôle », en 1976, pour « Que la Fête commence » (réalisé, comme le film du mardi 17 octobre, par Bertrand Tavernier, avec Jean-Pierre Marielle et … Philippe Noiret), du « meilleur Acteur », en 1978, pour « Le Crabe Tambour » (Pierre Schoendoerffer/ avec Jacques Dufhilo et Claude Rich) et « d’Honneur », en 1999, pour l’ensemble de sa carrière, sans oublier que pour « L’Homme du Train » (Patrice Leconte, avec Johnny Hallyday), il reçut le « Prix du Public du meilleur Acteur », en 2002, à la « Mostra de Venise », et le « Prix Lumières du meilleur Comédien », en 2003, à Paris.

… Mais revenons à ce « Classique du Mardi » du 17 octobre, avec, à l’affiche :

"Le Juge et L'Assassin" (Bertrand Tavernier/Fra./1976/avec Jean-Claude Brialy, Michel Galabru, Isabelle Huppert & Philippe Noiret) :

Synopsis : « 1893 dans le Sud-Est de la France. Joseph Bouvier, officier réformé par l’armée, tente de tuer sa fiancée, Louise, puis de se suicider. Ses deux tentatives échouent. Quelques mois plus tard, sorti de l’asile, il vagabonde sur les routes escarpées de l’Ardèche, assassinant et violant plusieurs bergers. Un ambitieux juge de province, Émile Rousseau, va le traquer, puis tenter de gagner sa confiance pour obtenir sa condamnation… »

Après un coup d’essai magistral (« L’horloger de Saint Paul »), Bertrand Tavernier avait posé dans son deuxième long métrage (« Que la fête commence ») les jalons d’un style, libre et insolent, revendiquant une façon singulière d’aborder l’histoire de France, loin des ouvrages institutionnels et des lectures formatées.

Reposant sur un souci méticuleux de véracité, sur des figures individuelles complexes et originales, et sur une volonté permanente de créer des vibrations fortes entre le passé et le présent, cette manière bien à lui d’envisager le « film historique » s’exprime de façon exemplaire, dans « Le juge et l’assassin », aujourd’hui encore l’un de ses films les plus forts et les plus dérangeants.

… Et ce qui ne gâche rien à notre plaisir, quelle brillante distribution pour ce film fustigeant l’ordre moral bourgeoisd’une France en proie à l’antisémitisme, Michel Galabru (1922-2016) recevant pour « Le Juge et l’Assassin », en 1977, le « César du meilleur Acteur », Jean Aurenche et Bertrand Tavernier se voyant attribuer le « César du meilleur Scénario original ou Adaptation ». Et que dire de l’interprétation d’Isabelle Hupert (°1953), lauréate de deux « César de la meilleure Actrice », en 1996, pour « La Cérémonie » (Claude Chabrol, avec Sandrine Bonnaire & Jean-Pierre Cassel) et en 2017, pour « Elle » (Paul Verhoeven, avec Charles Berling & Virginie Efira). Une occasion de revoir, également, Jean-Claude Brialy (1933-2007), « César du meilleur Acteur dans un second Rôle », en 1988, pour « Les Innocents » (André Téchiné, avec Sandrine Bonnaire).

Pour les conditions d’accès à ces projections et la programmation complète, consultez www.lecameo.be.

Yves Calbert, avec des extraits de textes des « Grignoux ».

  • (c) "Les Grignoux"
  • "La plus belle Soiree de la Vie"
  • La future "Maison de la Culture" (c) Province de Namur
  • "Zombillenium"
  • Evénements au "Caméo", à Namur, jusqu'au 17 Octobre
  • Jean Boreux
  • Hommage a Jean Rochefort
  • "Le Juge et l'Assassin"
  • Isabelle Huppert, "Cesar de la meilleure Actrice" 2017
  • "Une Famille syrienne"
525 lectures
Portrait de YvesCalbert
Yves Calbert

Yves Calbert