La Royale Malmédienne, orpheline de son centenaire, Henri MARLY

écrit par francois.detry
le 01/09/2016
La Royale Malmédienne, orpheline de son centenaire, Henri MARLY

En mars 2013, la ville de Malmedy et la Royale Malmédienne célébraient le centième printemps de Henri MARLY. Alors que durant toute cette année 2016, SA chorale, un chœur d’hommes dont il fit partie pendant de longues années, organise de nombreuses festivités à l’occasion de son 150ème anniversaire, Henri l’a quittée dans sa 103ème année. Bien que de sérieux soucis de vue et d’audition l’accablaient depuis quelques années, Henri se faisait un plaisir et une fierté d’ être présent à chaque manifestation chorale de SA société. Tous les chanteurs garderont de ce membre honoraire le souvenir d’un homme sociable, plein de modération et toujours très chaleureux. Adieu, Henri, et merci pour ton exemple !

Le mot d'adieu de "La Royale Malmédienne" lu par Robert DEHEZ, secrétaire de la Société chorale lors de la cérémonie de départ d'Henri. .
" Très Cher Henri,
Au fil des années, on s’était mis en tête que tu étais éternel. Mais il nous faut revenir les pieds sur terre. Tu as décidé aujourd’hui de nous quitter pour un autre monde, après une vie longue de 103 années.
En revoyant ton long parcours, on remarque malgré tout que de nombreux changements ont émaillé ta vie. Du point de vue de ta vie professionnelle tout d’abord, tu as travaillé tantôt à la « Chamoiserie Steinbach », puis à la papeterie du même nom, puis à la « Banque de Bruxelles » et enfin à la « Tannerie Lang ».
Tu as dû faire face à d’autres bouleversements : tu as changé 4 fois de nationalité car né prussien en 1913, tu deviens belge en 1920, avant de devenir allemand en 1940 et de redevenir belge en 1945, ce qui a dû être ressenti comme de dures épreuves, toi qui a toujours été un homme juste et droit.
Malgré ce côté agité de ta vie, tu es toujours parvenu à rester fidèle envers ceux que tu as aimés. Fidèle à ta famille, fidèle à tes convictions et à tes passions, comme la philatélie, la généalogie, au Bayern de Munich, et enfin … à ta chorale.
A l’âge de 17 ans à peine, tu entrais dans les rangs de La Malmédienne. Tu ne la quitteras plus, si ce n’est entre 1942 et 1946, période où tu fus enrôlé de force. La « Malmédienne » a toujours été et restera encore ta société. Tu y as été chanteur, acteur dans les fameuses opérettes et aussi rôleur. Tu recevras d’ailleurs la plus haute distinction de fidélité musicale pour 65 ans de présence en 1995, en compagnie de ton fidèle ami, Max Hébertz.
Après ta carrière de chanteur, tes apparitions lors de tous nos concerts, de toutes les réauditions de rôles, et de toutes nos autres manifestations, étaient toujours pour nous de grands moments de plaisir.
Même tes problèmes de vue ne t’empêchaient pas de nous rejoindre. Et quel n’était pas notre bonheur à tous, de te saluer et de constater que tu reconnaissais chacun d’entre nous uniquement à la voix.
Cher Henri, le jour est venu pour nous, de te rendre un ultime hommage.
Tu vas rejoindre maintenant ta famille, tes proches et tes amis de la « Malmédienne », à laquelle tu étais tant attaché. Tu excuseras aussi notre Président, actuellement à l’étranger.
Va paisiblement retrouver les nombreux directeurs, les présidents, les collègues - chanteurs que tu as côtoyés durant tant d’années. Ils t’attendent là-haut avec impatience avec une masse de nouvelles partitions, sans oublier le jeu de cartes pour combler les pauses durant les répétitions.
« Ku vouss’, c’è-st-insi : lu vêye m’a fêt on cadô : vikî po l’mons cint ans, » disais-tu lors de ton centenaire.
Quant à nous, nous pouvons aujourd’hui te dire : « ku vouss’ Hanri, lu vêye nos a fêt on cadô : d’aveûr cunohoû on ome come ti : dreût, fidéle et ognèsse.
Bon voyêgje, chér Henri, seûhe bin è pâye, èt rumèt l’bondjoûr à tot l’monde là-haut."

A revoir : http://www.ardenneweb.eu/reportages/2013/malmedy_henri_marly_fete_son_ce...

© François DETRY
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