Quatrième passage aux Francofolies de Spa pour Patrick Bruel

écrit par Amandine.Raths
le 02/08/2014
Patrick Bruel. Credit photo: Amandine Raths

Ce samedi 19 juillet 2014, Patrick Bruel, qui fête ses 25 ans de carrière, se produisait pour la quatrième fois aux Francofolies de Spa sur la scène Pierre Rapsat.

Entre son arrivée triomphale à l'hôtel Radisson et ses nombreux interviews, nous avons eu l'occasion d'assister à sa conférence de presse officielle suivie par des dizaines de journalistes et photographes.

Comment faites-vous pour qu'à chaque concert, ce soit comme si c'était la première fois?

Je n'ai pas de difficultés avec ça, parce que chaque soir est un enchantement pour moi d'y aller. Dans ma carrière, je n'ai jamais eu une fois où je n'ai pas eu envie de monter sur scène pour chanter, ou même pour faire du théâtre. C'est beaucoup plus difficile au théâtre quand vous jouez tous les soirs la même pièce au même droit, pourtant j'étais tous les soirs heureux d'aller jouer, et j'avais tous les soirs l'impression de faire un spectacle différent, de le réinventer. En tout cas, j'ai peut-être appris en tant qu'acteur à réinventer, ce qui fait que sur scène, quand je chante, c'est d'autant plus facile. Par exemple, je change l'ordre du spectacle tous les soirs. Là, il est 20h40, et mes musiciens et techniciens ne savent pas encore dans quel ordre on va chanter les chansons ce soir. Ils ne le savaient pas non plus lors du concert précédent. En fait, ils viennent en général cinq ou dix minutes avant le concert en demandant si l'on fait comme la veille, et je leur réponds que peut-être pas, parce que parfois, je change certaines choses pendant le concert, et je fais cela en fonction de ce qu'il se passe. J'ai un tel accueil, de telles rencontres avec le public qui me suit dans toutes mes audaces depuis tellement longtemps que finalement, je peux proposer des choses qui n'étaient pas prévues. Ça peut aussi être le même spectacle qu'à Marche-en-Famenne, mais je ne sais même plus ce que j'y ai fait. En tout cas, il y a un éternel renouvellement pour moi, je n'ai aucune lassitude. Je pense que si j'avais de la lassitude, je fais tellement de choses dans ma vie que j'aurais l'honnêteté intellectuelle de me dire que ce n'est pas la peine d'en faire plus.

Est-ce qu'un album exclusivement en anglais vous tente?

Oui, bien sûr, on est entrain d'y réfléchir et de le préparer, donc je vous en reparlerai quand on aura plus de détails.

Vous avez beaucoup de cartes en main, mais quelle est celle que vous préférez?

En dehors de celle de papa? Parce que c'est celle-là que je préfère. Sinon, je crois que toutes activités confondues, ce que je préfère, c'est chanter sur scène. J'aime beaucoup être sur un plateau de cinéma, et évidemment sur une scène de théâtre, mais ce qui me rendrait très malheureux, c'est d'abandonner les tournées, ne plus chanter, ne plus partager avec un public, que ce soit 15.000 ou 300 personnes. Échanger à travers la chanson, c'est peut-être l'une des premières émotions que j'ai eues quand j'étais très jeune. J'ai chanté tout de suite devant des gens: devant ma famille au début, puis ils ont été contents quand le public a pris le relais.

Est-ce qu'un concert en salle se prépare différemment qu'un concert en festival?

Non, la seule chose qui peut s'envisager différemment, c'est le temps. En festival, on a d'autres artistes avant nous et parfois après nous, donc on nous demande de limiter à une heure et demie en général, ce qui est difficile pour moi, donc j'ai posé cette question à l'instant dans le couloir, et on m'a répondu que j'étais le dernier à passer, et que je pouvais donc prolonger. A priori, il y a quelques effets qu'on n'a pas en festival, mais ici, on les a puisque vous avez de grands écrans.

Qu'est-ce qui vous a poussé à passer du cinéma à la musique?

Je ne suis pas passé du cinéma à la musique, j'ai commencé les deux en même temps. Ma particularité, c'est celle-là. C'est pour cela que je n'ai jamais été catalogué comme étant un chanteur qui joue la comédie ou encore un comédien qui chante. Je fais les deux en même temps, et c'est donc beaucoup de travail, mais aujourd'hui, je suis content que ça ait fonctionné. Il faut aussi avoir la chance d'avoir des chansons ou des films qui marchent, parce que s'il y en avait un des deux qui se cassaient la figure, ça aurait été difficile pour moi de garder un équilibre.

Vous aimez les plateaux de cinéma, mais n'avez-vous jamais pensé à être derrière la caméra?

Si, j'y pense à chaque film que je fais, et on m'y fait pensé, puisqu'à chaque fois, le réalisateur ou les techniciens me disent que je devrais réaliser mon film, car de temps en temps, j'ai deux ou trois idées. J'ai réalisé la moitié de mes clips, je les ai presque tous montés, mais réaliser un film, c'est différent, parce que c'est deux ans d'une vie. C'est beaucoup d'écriture, de préparation, de tournage, de montage, la sortie… C'est beaucoup en beaucoup de temps et il faut énormément d'énergie, mais pourquoi pas. J'ai beaucoup de projets, beaucoup de choses à faire. Je n'ai qu'une vie, et je ne sais plus trop comment mettre les choses dans le bon ordre. Je mets mes enfants en premier, puis j'essaie de faire le tour du reste.

Après une tournée comme celle-ci, vos fans auront-ils la chance d'avoir un support (CD ou DVD)?

Oui, on va probablement enregistrer à Lilles, car c'est un peu l'apothéose pour nous. Je voulais que ça se passe à Lilles, d'abord parce que le Nord m'a toujours fêté, parce qu'aucun français n'a jamais chanté au stade de Lilles, et également car j'ai pensé à vous, au public belge.

Vous donnez beaucoup lors de vos concerts, mais êtes-vous également gâté par votre public?

Je ne connais pas la relation de tous les artistes avec leur public, mais ce que je vis, c'est un rêve que je souhaite à tout le monde. Que ce soit pendant le concert, que ce soit avant, que ce soit après, que ce soit l'échange que l'on a ensuite sur Facebook, ou encore les surprises que l'on m'a faites... Je ne sais pas si vous avez vu les images tout à l'heure, mais à un moment donné, il y a des ballons, etc. Ça, ce sont des surprises organisées par les fans entre eux, pour lesquelles je ne suis pas courant, et à Bruxelles notamment, il y a eu un moment absolument merveilleux. Dans l'une de mes chansons, je parle du printemps, et sur le mot "printemps", 9.000 roses blanches se sont levées à Forest National. C'était juste extraordinaire, et des cadeaux comme ça, j'en ai tout le temps. Moi, je donne beaucoup sur scène, il ne faut pas le nier, mais je récolte également énormément. C'est beaucoup d'amour, et je crois que c'est pour cela que ça continue, que les gens continuent à venir, parce que je crois qu'ils ne sont jamais sortis déçus d'un concert, que ce soit ceux qui sont habitués à venir, ou ceux qui sont comme beaucoup en ce moment, des nouveaux qui se sont laissés convaincre par des fans, et c'est assez agréable de les voir sortir en se disant qu'eux aussi vont devenir des ambassadeurs.

© Amandine Raths

Mes autres reportages Ardenneweb

  • Patrick Bruel. Credit photo: Amandine Raths
  • Patrick Bruel au stade de Lilles
969 lectures