Verleumont (Lierneux). Epuration des eaux usées par lagunage.

écrit par georges.dubois
le 19/11/2009
bassin avec plantes aquatiques

Verleumont (Lierneux). Epuration des eaux usées par lagunage.

Le mercredi 18 novembre, en la salle du village de Verleumont, M. Christian Heyden, biochimiste et auteur de projets, était invité par l'USC de Lierneux à présenter le système d'épuration des eaux usées par lagunage. Devant une bonne trentaine de curieux interpellés par ce problème brûlant, à l'aide de diapositives et de photos, l'orateur fit montre d'une grande aisance dans ses explications et de clarté dans ses propos. Il est vrai qu'il expérimente ce procédé depuis une vingtaine d'années sur sa propriété.
A l'heure actuelle, il existe 524 lagunages en Région Wallonne, sur 1.300.000 habitations à épurer! C'est assez confidentiel, mais le système est en plein boum. Il est agréé par la RW, qui alloue une prime variant de 2500 à 4000 euros selon les cas. Ceci ne concerne que les habitations d'au moins 5 ans d'âge. Les nouvelles constructions n'y ont pas encore droit. C'est bien regrettable, car l'épuration est souvent bâclée. Vu les budgets toujours en hausse, les nouveaux propriétaires sont amenés à faire des choix.
Afin de réussir un lagunage de longue durée ("le système doit encore fonctionner à la mort du propriétaire, quand bien même celui-ci l'eût mis en fonction à l'âge de 25 ans!", dixit M. Heyden), il faut d'abord 1 fosse septique d'une contenance de 4000 litres, pour un ménage de 5 personnes. On estime en effet à 800 litres la quantité qui est dévolue à chaque membre de la famille. Les eaux usées viennent s'y déverser et, via un tuyau, sont ensuite menées à un bassin. Idéalement, ce dernier doit atteindre 30 m2 (+/- 15 m x 2 m), tout en ayant une profondeur de 70 cm.
L'imperméabilisation parfaite de ce bassin est primordiale. Trois couches superposées sont indispensables à l'obtention d'un résultat optimal. La première étape consiste en l'application d'une couche de 10 cm de sable stabilisé. Celui-ci est recouvert d'un géo-textile, afin d'éviter tout contact entre sable et membrane d'étanchéité, qui est appliquée en dernier lieu.
Ensuite, le bassin ainsi créé est rempli complètement de substrats (graviers entre 7 et 14 mm) pour éviter tout danger pour les enfants, toute odeur désagréable et la présence de moustiques. On y construit une chambre de visite à l'entrée et une autre à la sortie. Les graviers constituent un support sur lequel les bactéries viennent s'agglutiner. On y place des plantes aquatiques qui atteignent la hauteur de 2 m vu l'engrais dont elles se nourrissent. Elles absorbent environ 20% de la pollution et forment un bel écran végétal qui est fauché fin novembre au plus tard et laissé sur place pour faire écran contre le gel. Les résidus végétaux sont ratissés au printemps pour céder le relais aux jeunes pousses. Les 80% restant sont quant à eux absorbés par les bactéries et algues fixées sur les graviers.
Toutes ces opérations effectuées, il ne reste plus qu'à procéder à l'évacuation de l'eau traitée vers un fossé, un cours d'eau, une citerne ou un autre bassin. L'eau ainsi récoltée peut être utilisée pour arroser le jardin.
Il convient aussi de faire remarquer que les eaux de pluie ne peuvent être raccordées au système d'épuration. Il s'agit d'une imposition légale. Elles seront utilement recueillies dans une citerne pour l'arrosage notamment ou ruisselleront tout simplement pour entrer dans le cycle de l'eau.
M. Heyden organise régulièrement des visites guidées de son unité d'épuration familiale, rue St-Antoine, 23, à Havrenne (Rochefort). La prochaine d'entre elles est fixée au samedi 12 décembre à 9h30. La participation aux frais s'élève à 4 euros. Contact mail: christian.heyden@skynet.be; tél.: 084/41.39.60; site internet: www.lagunage.be

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